Contre La sansure

« Tout ce que Allah (que Son nom soit exalté) Maître du destin, fait est bon.

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Je vous prie d’avoir dans vos prières une pensée pour le repos de l’âme du Général Diarra Camara, mon vénérable père… », telle est la réaction du General Amara Camara à la suite du décès de son père.

Ces mots qui sont, à n’en pas douter, d’une profonde sincérité sont compréhensibles de la part d’un fils qui perd son père. Perdre son père, c’est comme perdre une partie de soi-même ; c’est perdre une partie de sa chair. C’est effectivement une douleur sans pareil. Tout homme doté d’un minimum d’humanisme pourrait se mettre à la place du General Amara Camara, compatir à sa douleur et lui présenter de manière sincère ses condoléances.

Malheureusement, il a totalement manqué de compassion et d’empathie quand la soldatesque de son patron massacrait des pères de familles et des citoyens à peine sortis de l’adolescence, à l’occasion ou en marge de manifestations du FNDC et des Forces Vives de Guinée. Sa mémorable phrase  » Le Groupement des Forces Spéciales composé de soldats formés avec une rigueur d’ascèse et agissant sur le prisme de l’éthique et de la déontologie militaire, ne saurait s’éloigner de sa vocation essentielle qui est celle de la protection de l’intégrité territoriale de la Guinée « , sonnait comme une sorte d’encouragement à tuer davantage des citoyens guinéens. Cette phrase ressemble un peu au célèbre  » Wo fatara » de 1985. Des phrases inappropriées et indignes d’un homme d’État en des circonstances douloureuses.

Les forces dites de l’ordre ont poussé le cynisme jusqu’à tirer sur un cortège funèbre à Sonfonia, lors d’un enterrement d’autres pères de familles d’autrui.

Ni Mamadi Doumbouya ni Amara Camara n’ont eu le moindre mot de compassion pour les familles de ces victimes. Le premier, n’a jamais parlé de ces pères tués ou mutilés à vie, il y paradait presque à chaque appel à manifester du FNDC ou des FVG, pour narguer les victimes. Pour les enfants de ces victimes, la perte de leurs pères dans des conditions dramatiques, mérite également une pensée collective sans équivalence.

La moralité de cette histoire est que l’homme doit en toutes circonstances préserver la part d’humanité qui est en lui. Aucune raison, encore moins une raison politique, ne doit faire perdre à un être humain ce qui fait de lui justement un être humain c’est-à-dire son humanité.

Sékou KOUNDOUNO


Responsable des Stratégies et Planification du FNDC

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