Transition en Guinée : Mon message au RPG, à l’UFDG et à leurs alliés
Dans l’un de mes précédents billets, parlant de vous, j’ai utilisé l’allégorie de deux monstres se nourrissant l’un de l’autre afin de vous inciter à faire la politique autrement que ce que vous aviez fait jusqu’à l’époque.
Après plus de 16 mois passés sous soldatesque, j’espère que vous avez bien tiré les leçons du passé et enfin entendu une infime partie de ce que je vous disais.
Quoi qu’il en soit, pour ma part j’estime que ceux qui prétendent tenir un dialogue dit inclusif sans vous se trompent et pratiquent la politique de l’autruche.
En effet, même si vous n’êtes pas la classe politique rêvée, vous représentez l’écrasante majorité de l’électorat de ce pays. Les élections, principal baromètre en démocratie, en font foi.
C’est pourquoi, je vous propose de faire le constat du principe de réalité qui impose de prendre acte de l’« accord » entre la junte militaire et la CEDEAO sur la durée du reste de la transition et de porter le combat politique à un autre niveau avec trois (3) objectifs majeurs :
- Empêcher le glissement du calendrier de sortie de transition
- Empêcher l’aggravation de la paupérisation des guinéens pendant cette période.
- Protéger le peuple et le pays contre les éventuelles dérives du pouvoir militaire au cours des prochains mois.
Dans cette optique, je vous propose, sous l’égide de la CEDEAO d’accepter la durée de 24 mois à partir du 1er janvier 2023 (c’est-à-dire presque 40 mois au total pour la junte) avec les dix (10) exigences ci-dessous auxquelles vous pouvez ajouter d’autres.
- Fixation, dès à présent, des dates des différentes consultations électorales.
- Réalisation et publication du planning détaillé des différentes actions pour le retour à l’ordre constitutionnel.
- Non-participation des responsables de la transition aux deux (2) prochaines échéances électorales pour tous les types d’élections (municipales, législatives, présidentielles, …)
- Mise en place d’un comité de suivi des actions pour le retour à l’ordre constitutionnel.
- Interdiction d’engager le pays dans de nouveaux partenariats stratégiques de long terme, pendant les 24 prochains mois.
- Publication des engagements déjà pris par la junte militaire vis-à-vis d’investisseurs ou autres partenaires depuis le 5 septembre 2021.
- Identification pour chaque ministère de 2 à 3 projets, à fort impact social, devant être terminés dans les 24 prochains mois.
- Identification et indemnisation des citoyens lésés par la « politique » de récupération des « biens de l’Etat » et publication du schéma directeur qui sous-tend cette « politique ».
- Assainissement du fichier des partis politiques par l’annulation de l’agrément des partis non conformes à la législation en vigueur.
- Réalisation d’un audit, indépendant, de la gestion économique de la transition à l’issue des 24 mois.
Puisse Dieu bénir la Guinée !