Une nouvelle fois, Faya Millimono fait une mauvaise analyse
Dans des propos rapportés par africaguinee.com (*), Dr. Faya Millimono, président du Bloc libéral, une formation politique insignifiante, comme plus d’une centaine d’autres reconnues officiellement, mais certaines de n’avoir aucune chance de se faire élire, cautionner la confiscation du pouvoir par le CNRD du Colonel Mamadi Doumbouya est plus rentable à court et moyen terme que favoriser une transition raisonnable. Toutes appellent le FNDC et les autres forces vives réelles de Guinée à annuler la manifestation du 23 juin.
Pour Dr Faya Millimono, « cette manifestation est, à mon avis, inopportune. Aujourd’hui, la question des manifestations n’a absolument rien à voir avec les libertés de manifester. Nous devons nous arrêter pour regarder un peu dans notre passé. Les deux premières transitions de ce pays ont été émaillées de violence qui ont laissé des déchirures très profondes dans le tissu social de notre pays. La dernière en date, c’était celle de 2008, on sait tous ce qui s’est passé le 28 septembre 2009, au stade et ce qui s’est passé le 3 décembre 2009, lorsqu’on a tenté d’assassinat le capitaine Moussa Dadis Camara au camp Makambo« .
Selon ce leader d’opinions, comme on sait « le bilan que toutes les manifestations organisées sous le règne d’Alpha CONDÉ a laissé à la Guinée » et que « jusque-là il n’y a aucune justice pour ces centaines de morts qu’on a enregistrés pour réclamer, il faut s’asseoir, réfléchir pour rendre justice à ces victimes. Il faut qu’on fasse un arrêt. Il faut aussi un arrêt pour réfléchir à la manière d’exercer les droits et libertés de manifester dans notre pays. Donc, je trouve inopportune cette manifestation pour ne pas vouloir faire revivre aux Guinéens le cauchemar du 28 septembre 2009« .
Des commentaires rejetés par un observateur politique, selon lequel « les responsabilités de ces drames que les guinéens vivent depuis l’indépendance, s’explique par le manque d’institutions républicaines fortes pouvant se dresser contre les acteurs sociopolitiques adeptes du pouvoir solitaire. De gouvernement d’union nationale au début de la gouverne de Sékou Touré, le pays est tombé dans le système de parti unique, guidé par l’ethnocentrisme, le clanisme, aussi bien sous Sékou Touré que ceux ont suivi, de Lansana Conté à aujourd’hui Mamadi Doumbouya, en passant par Dadis Camara et Alpha Condé. Si notre administration était normale, si notre Justice était indépendante et si notre armée et les forces paramilitaires étaient républicaines, cela n’aurait pas été possible« .
Poursuivant, cet observateur estime qu’aujourd’hui, « on remarque cette tendance des nouvelles autorités à vouloir imposer illégalement des illégitimes à tous les niveaux de commandement du pays. La refondation de l’État, ce n’est pas ça. Ils sont venus, croyions-nous, pour favoriser une transition dans la paix et la réconciliation. Mais ce n’est pas ça qu’ils font. Ils sont carrément pour éliminer ceux qui peuvent gagner des élections propres et démocratiques. Vous avez entendu cet audio de Ousmane Gaoual dans lequel il explique comment la candidature Dalein sera rejetée par la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême si une Cour constitutionnelle n’est pas mise en place« .
Un commentateur estime que « la demande du FNDC n’est pas compliquée. Tout le monde veut d’une transition apaisée, car celle qui gouverne actuellement notre pays avec arrogance et mépris. On sent de la haine chez certains d’entre eux, qui sont guidés par un élan de régionalisme et d’ethnocentrisme. Pourquoi s’attaquer à Cellou Dalein Diallo dont les victoires aux élections présidentielles, législatives et communales ont été usurpées par Alpha Condé, grâce à l’appui de la CÉNI, de l’Administration territoriale, des tribunaux et Cours constitutionnelle et suprême, des forces militaires et paramilitaires« .
Faya Millimono et ses camarades du Forum pour la transition apaisée (FTA), les Lansana Kouyaté, Ousmane Kaba, etc. ont accès à tous les paliers du CNRD. S’ils veulent vraiment d’une transition apaisée, ils doivent convaincre Colonel Doumbouya et ses camarades de répondre favorablement aux suggestions de la CEDEAO, qui sont celles que les partenaires techniques et financiers du pays vont prendre en considération. Cela évitera aux populations et au pays les sanctions aux conséquences insupportables.
Mamadou S. Fadi DIALLO
(*) In. https://africaguinee.com/articles/2022/06/14/dr-faya-lorsqu-tente-d-assassiner-le-capitaine-dadis-camara