« Avant le 31 décembre prochain, souhaitons que Général Doumbouya constitue un gouvernement d’union nationale. »
Dans un entretien qu’il a accordé à Mosaiqueguinee.com (*), Mamady IB Kourouma, président du parti PJDG, propose un gouvernement d’union nationale dès janvier 2025 avec pour mission l’organisation d’élections en fin d’année.
Il informe que sa formation politique « a déjà donné plusieurs déclarations sur ce sujet. Le PJDG a été l’un des premiers partis depuis le mois de mai dernier à dire, bien avant les sorties du gouvernement, que ce délai n’est pas tenable. Sur le chronogramme qui nous a été présenté, il y avait dix points au mois de mai. Je pense que même deux points n’avaient pas été réalisés. Il faut être sérieux. Nous parlons de la nation. La Guinée, nous commençons à être dans un éternel recommencement de transition. »
Ajoutant qu’il faut « que nous prions pour que cette transition soit une réussite afin que ce soit la dernière. Comme d’autres pays ont connu, il faut que tous les guinéens se donnent les mains pour que cette transition soit la dernière en Guinée. Cela prendra du temps », il estime que « pour le moment, le délai de décembre 2024 pour des élections sérieuses, transparentes et inclusives, n’est pas tenable. Nous n’allons pas nous engager dans ça. Nous voulons quelque chose de solide. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Il faut aller vers un gouvernement d’union nationale à partir de janvier 2025. On l’a déjà fait en Guinée. Cela a été une réussite avec Jean-Marie Doré, et d’autres acteurs qui se sont retrouvés pour mettre en place un gouvernement. »
Poursuivant, il souligne: « mais ce gouvernement aura juste pour mission d’organiser les élections. Bien évidemment que tout membre de ce gouvernement ne doit pas être candidat ou soutenir une formation politique. On a des solutions, on a fait ça et ça a marché. Donc pourquoi se tirer dessus et crier à l’éclatement ? C’est-à-dire qu’actuellement les positions sont figées de part et d’autre. Il faut que ceux qui nous dirigent puissent être souples dans leurs décisions. Il faut que l’opposition aussi puisse être compréhensive. Donc nous, le PJDG, nous proposons une force qui essaie d’apaiser les deux au milieu. Telle est notre vision. Avoir en Guinée un climat apaisé. Parce que vous savez, que ce soit les investisseurs, tout le monde a peur de la tension. Et nous voulons tous le bien de ce pays. Donc apaisons le climat. Asseyons-nous autour de la table pour aller vers un gouvernement d’union nationale, à partir de janvier 2025 qui aura pour seule mission l’organisation des élections pour la fin de 2025. »
Cette proposition de formation d’un gouvernement d’union nationale est exprimée par de nombreux analystes. Certains d’entre eux vont même jusqu’à proposer que les élections soient inclusives. Pour l’un d’entre eux, « que Doumbouya soit candidat ne serait pas interdit si d’autres comme Cellou Dalein Diallo, par exemple, peut l’être. Mais pour que cela soit, il faudrait que le CNRD soit dissout… qu’il se transforme en parti politique vu que ses dirigeants, ministres ou membres du CNT, du gouvernement, des gouverneurs, préfets et sous-préfets se battent pour imposer leur chef, général Doumbouya. »
Mais pour un observateur, « ces gens-là ne vont pas s’aventurer dans cette voie. Ils savent qu’ils perdront toute élection inclusive et transparente. Ils ont démontré le 2 octobre dernier, lors de la célébration du 66 ème anniversaire de l’indépendance, qu’ils ne comptent que sur les armes pour garder le pouvoir. La classe politique le sait, tout comme d’ailleurs la société civile. Mais on dirait que chacun joue pour soi. L’UFDG ne semble pas avoir la bonne recette, comme en août 2020, lorsqu’elle a défié Alpha Condé, ses armées… Avant le 31 décembre prochain, souhaitons que Général Doumbouya constitue un gouvernement d’union nationale »
Khady THIAM collaboration B. O. MAHMOUD