La poursuite contre Alpha Condé : « est un grand pas vers la lutte effective contre l’impunité pour les violences d’État ». (Me Traoré)

Il a fallu que des poursuites judiciaires pour crimes de sang soient engagées contre l’ex président et certains de ses collaborateurs pour que la côte de popularité du CNRD remonte. « Mais faut-il pour autant croire que ces gens seront réellement inquiétés » s’interroge un commentateur.
Pour lui, « à différents niveaux, des militaires et paramilitaires ont exécuté des ordres venant d’en haut (Alpha Condé et ses Ministres). Bambeto, Cosa, Wanindara etc… étaient devenus des champs de tirs, de répressions, d’arrestation arbitraires. Va-t-on arrêter les personnes qui ont accompli ces ordres illégaux car, nulle part il est écrit que les gens doivent être tués« .
Ce n’est pas seulement en Guinée que l’inculpation d’Alpha Condé a fait la UNE de l’actualité. Dans de nombreux pays le sujet est commenté. Au Burkina Faso, pays également en transition depuis fin janvier dernier, lepays.bf (*) estime qu’engager « des poursuites judiciaires contre le Président Alpha Condé et des membres de son régime notamment pour les crimes de sang commis sur des guinéens est une revendication de tous les défenseurs des droits de l’homme. Cette démarche, si elle aboutissait à un procès, serait un moyen de rendre justice à toutes les victimes de la répression. Ce serait aussi un signal fort pour tous ceux qui, à un moment, président aux destinées du pays« .

Lepays.bf indique ajoute que « ce qui arrive à Alpha Condé et compagnie doit servir de leçon à tous les satrapes du continent qui refusent de s’imaginer une autre vie en dehors du pouvoir et sont prêts à marcher sur les cadavres de leurs compatriotes pour conserver leur fauteuil. Qu’ils comprennent que tôt ou tard, leur passé finira par les rattraper« .
Pour sa part, l’ancien Bâtonnier de Guinée, Me Mohamed Traoré, membre du CNT actuel, souligne que « chaque dirigeant doit garder à l’esprit qu’il peut être amené à rendre compte de ces actes un jour ou un autre jour. C’est donc un grand pas vers la lutte effective contre l’impunité pour les violences d’État. On avait l’impression ces derniers temps que la lutte contre les crimes de sang était reléguée au second plan alors que celle concernant les délits économiques et financiers est érigée en priorité parmi les priorités des autorités de la transition. Il faut à présent espérer que cette démarche ne cache aucun agenda« .
Mamadou Alpha BAH
(*) https://lepays.bf/poursuites-judiciaires-contre-alpha-conde-et-compagnie-la-rancon-de-la-boulimie-du-pouvoir/