Contre La sansure

Boubacar Barry, v-p de l’UFR, déplore les choix du CNRD

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La conférence de presse des porte-parole de la Président (Colonel Amara Camara) et du gouvernement (Ousmane Gaoual Diallo) a fait l’objet d’une bonne partie des sujets traités lors de l’AG de l’UFR que président Boubacar Barry, un de ses vice-présidents, qui a estimé que la « tournée des membres du gouvernement est inopportune « .

Ancien Ministre (Pêche et Aquaculture) du premier gouvernement de Sidya Touré, en 1996, Boubacar Barry a estimé qu’il y a « des activités plus urgentes auxquelles le gouvernement doit faire face dans l’ensemble des départements ministériels. Il suffit de mobiliser les moyens pour le faire et les personnes ressources pour l’exécuter, c’est de ça, qu’il devrait s’agir. Nous rentrons dans la saison des pluies, vous êtes tous témoins des travaux d’assainissement dans la ville de Conakry. Il y a des tranchées partout, la pluie arrive à grand pas« .

Au lieu de régler des urgences, le CNRD organise des voyages inutiles à l’intérieur du pays.

Il a indiqué qu’il faut se préoccuper « de ça maintenant et de manière vigoureuse … ça, c’est quand même sous nos yeux. À commencer par Kaloum, même Matam derrière nous ici, il y a des tranchées partout, il faut s’en occuper. C’est le travail que le gouvernement de la transition doit faire. Ce n’est pour aller à N’Zérékoré, à Labé, à Kankan ou à Kindia pour refaire le monde. On sait comment ça fonctionne ». Il a rappelé que « nous sommes presqu’à neuf (9) mois de la transition. Ce sont des actions qui auraient été menées avant, au compte des actions d’évaluation de la réalité du terrain, qui permettent d’orienter des actions publiques malheureusement, c’est tout le contraire qu’on voit ».

Sur la sortie des ministres Amara Camara et Ousmane Gaoual Diallo, il a conseillé « que l’on sorte je dirai de l’émotion. Chacun doit jouer son rôle mais il faut respecter les règles et les principes. Le président de la commission de la CEDEAO qui peut parler au nom de cette institution en a toute la légitimité. Et pour ceux qui ont lu sa déclaration, il n’a fait que rappeler les règles de fonctionnement de la CEDEAO par rapport à un coup d’État, par rapport à une transition et il le fait aussi par expérience parce que ça fait près de 4 ans il dirige cette commission« .

Pour ce vice-président de l’UFR, « on peut épiloguer sur le rôle de la CEDEAO au moment du coup d’État constitutionnel du professeur Alpha Condé. Nous avons tous unanimement condamné cette passivité de l’institution et le rôle qu’elle a joué pendant cette période. Çà, personne ne peut le nier. Chacun d’entre nous avait pris position à cette époque. Maintenant on est dans une transition, cette même institution a le droit et le devoir d’alerter parce qu’il faut éviter des situations de crise au niveau de la sous région et les institutions républicaines légales sont les mieux quand même de garantir la stabilité dans une région« .

 

Il a insisté sur le fait que « le président de la Commission (Jean Claude Kassi Brou, ndlr) est dans son rôle. Le gouvernement n’aurait pu que prendre acte parce qu’il ne peut pas changer quoi que ce soit par rapport à ces prises de position et sortir un peu de l’émotion où le sentiment que les gens sont contre nous ou travaillent contre nous. Moi je crois que la sérénité doit prévaloir, la recherche du consensus national doit être une priorité. (…) C’est parce qu’on constate qu’il y a une certaine dérive que nous commençons à nous interroger et nos partenaires aussi« .

Boubacar Barry a invité le CNRD et son gouvernement à « ne pas perdre de vue c’est que cette CEDEAO, qu’ils ont l’air de banaliser, est la porte d’entrée de tous les partenaires mondiaux de la Guinée. C’est à travers la CEDEAO que l’Union Africaine, l’Union Européenne, les Nations unies vont intervenir dans notre pays. La situation est déjà grave. On demande au CNRD de ne pas en rajouter pour que les populations puissent quand même gérer au mieux cette période difficile avec le minimum de difficultés« .

Pour un commentateur, « le CNRD croit qu’avec ses visites à l’intérieur, il va gagner la popularité pour se faire légitimer. Quelque part, les forces vives devraient lancer un défi aux nouvelles autorités. Organiser des élections entre elles (Forces vives) et et le CNRD et ses soutiens. Le gagnant va gouverner. Que cela se fasse avec le financement et l’arbitrage de la communauté internationale. C’est que la classe politique et les forces sociales, y compris le FNDC devraient demander« .

 

Mamadou Alpha BAH

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