Ancien collaborateur du capitaine Moussa Dadis Camara, Keamou Bogola Haba, s’est retrouvé ces dernières années du côté du président de l’UFDG, pour créer l’Alliance nationale pour le développement (ANAD), où il a été chargé de la Commission Communication. Récemment, il a prit ses distances de l’organisation pour se rapprocher des nouvelles autorités, dont la cible principale est le président de cette ANAD, Cellou Dalein Diallo.
Invité de l’émission ‘On refait le monde‘ de Djoma TV, hier, M. Haba a expliqué que « l’UFDG, en adhérant à l’ANAD était claire. Parce que nous avons une charte qui était déjà prédéfinie. Cette charte mettait en valeur la gouvernance vertueuse et ceci en adhérant à cette charte là qui a été reconduite pratiquement comme charte de l’ANAD. Je crois que l’UFDG et son président ont accepté que la gouvernance vertueuse est une règle. Et c’est pourquoi ensemble, quand nous avons déposé un mémorandum, le premier point de ce mémorandum au-delà des élections, c’est la question des crimes de sang et des crimes économiques et financiers. En le faisant, ça veut dire que personne n’est au-dessus de la loi. Donc, si monsieur le président de l’UFDG est convoqué, il doit être le premier à accélérer les pas pour aller répondre à cette convocation parce que nous étions les premiers à demander« .
Déçu de cette sortie, un cadre de l’UFDG, rappelle à Bogola Haba que « l’ANAD est née à l’UFDG, qui en est la colonne vertébrale. Bogola parle de cette Alliance comme si elle existait et l’UFDG est allée faire sa demande d’adhésion. Si certains d’entre nous étions méfiants de ces grandes gueules de la scène politique ou des forces sociales, c’est parce qu’elles suivent la direction du vent, selon leurs intérêts. Mais comme notre président nous a convaincus d’accepter la création de cette alliance avec les autres, nous l’avons suivi. L’UFDG seule, est la première force politique de Guinée. Bogola Haba sait que sans l’UFDG, il n’y a pas d’ANAD comme lorsque le cas avec le FNDC. Il a fallu que l’UFDG soit là pour que le FNDC soit une force de mobilisation. Sans l’UFDG, pas de mobilisation dans ce pays. Et l’UFDG, c’est d’abord son Général est Cellou Dalein Diallo« .
Poursuivant, il estime que « Bogola Haba fait tout pour avoir les faveurs du CNRD. Il fait la cour à Dr. Dansa Kourouma… il fait partie de ceux qui rasent les murs au Palais Mohamed V. Il dit qu’en 2008, M. Cellou Dalein n’a pas répondu à l’invitation des enquêteurs, parce qu’il y a eu bien des audits et le rapport qu’il vu, Dalein n’a pas été interrogé, il n’était pas au pays. Et ceci dit, si aujourd’hui encore, il n’a pas le temps pour venir s’expliquer, c’est grave parce que ça fait deux fois, il rate une occasion pour dire ce qui s’est passé dans cette affaire. Mais si ce dossier n’était pas bon, Alpha Condé qui a toujours cherché à tuer politiquement Cellou Dalein l’aurait utilisé. Mais aujourd’hui, il n’y a pas de justice dans ce pays. La CRIEF est en train de le démontrer de belle manière. Les Kassory, Diané, Oyé Guilavogui ont bénéficié d’une libération conditionnelle que leur a refusé le Procureur Aly Touré, sans raison valable… juste sur instructions du CNRD. Comment voulez-vous que Dalein réponde à cette justice pour des dossiers dans lesquels il n’est ni le vendeur ni l’acheteur…« .
Selon un commentateur, « la CRIEF a démontré qu’elle est aux ordres des nouvelles autorités. Le plus gros responsable des crimes de sang et économiques en Guinée ces dernières, c’est Alpha Condé. Pourquoi le laisser filer et accuser ses collaborateurs ? Pourquoi certaines personnes ont été emprisonnées dans le dossier Zenab Nabaya Dramé dans lequel on a parlé de 200 millions, alors que la principale intéressée est libre du côté de la France ? Pourquoi ne pas la convoquer pour répondre de ses actes ? Ousmane Gaoual Diallo a parlé de 200 autres millions pour la voierie de Conakry, pourquoi cette CRIEF n’est pas intéressée alors qu’elle cherche dans le dossier d’Air Guinée, une compagnie moribonde depuis sa naissance sous Sékou Touré ? » .
Cellou Dalein Diallo ferait-il « bien d’écouter ceux qui le conseillent de ne pas répondre à cette justice aux ordres derrière laquelle se cachent ses adversaires politiques, qui sont derrière la casse de sa maison de Dixinn ?« , comme le lui suggèrent de nombreux acteurs sociopolitiques ? Ce qui est sûr, c’est qu’il ne répondra pas à la convocation de la CRIEF du 13 juin prochain, notamment parce qu’il sera du côté des Etats-Unis et du Canada où l’attendent les militants et sympathisants de son parti.
Mamadou Alpha BAH