Nous avons applaudi l’avènement du CNRD, la création de la CRIEF…
La militarisation de l’Axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa-Wanindara-Sonfonia-Kagbélin est désormais une réalité. Jusqu’à quand va-t-elle continuer ? A l’AG de l’UFDG ce matin, Cellou Kansala DIALLO Secrétaire Fédéral de Ratoma 1 a décrit (*) la situation que vivent les populations de cette zone. Pour sa part, Francis Pépé Haba, président de l’Union guinéenne pour la démocratie et le développement (UGDD), invité de l’émission ‘Mirador’ de FIM FM, a dénoncé la répression que subissent les populations de cette zone.
Il indique : « ce sont des faits regrettables, les tortures corporelles, les expéditions punitives avec des pères de familles bastonnés. Cela nous amène à nous poser beaucoup de questions à savoir quelle est l’utilité des millions de dollars investis dans les forces de défense et de sécurité. Quel est leur véritable rôle ? Ces forces doivent protéger tout le monde. Malheureusement, ils sont en train de devenir de véritable fardeau pour le peuple de Guinée« .
Francis P. Haba explique souligne que : « le problème n’est-il pas ailleurs ? Parce que le recrutement se fait de façon opaque, de père en fils. Cela se fait même de façon communautaire« , et invite les autorités de la transition à prendre ‘’leurs responsabilités afin que nos forces de défense et de sécurité travaillent dans les règles démocratiques’’.
Manque de volonté du CNRD
Parlant de la crise guinéenne, il pense que le dialogue reste la solution, mais estime qu’il y a « un manque de volonté du CNRD d’ouvrir un dialogue consensuel et autonome pour que les guinéens puissent se parler en tant que frères. Pourtant, cela peut nous amener à avoir de lisibilité sur cette transition. Car, sans lisibilité, les suspicions vont aller en grandissant (…) Il y a des risques que le pays sombre. En tant qu’acteurs, nous sommes en train de nous mobiliser pour continuer la pression afin que le CNRD sache que la transition doit être consensuelle’’.
Rappelant que les membres de l’ANAD, dont l’UGDD est partie, ont « salué le coup d’Etat, la mise en place de la CRIEF et la récupération des biens de l’Etat« , il informe : « nous restons sur notre faim. C’est déplorable de voir la loi de la force appliquée pour récupérer les biens des guinéens. Pour nous, c’est la justice qui doit être saisie pour récupérer des biens de l’Etat (…) La CRIEF, c’est bien beau. Notre pays est extrêmement corrompu. Il est tout à fait normal que la gestion publique soit moralisée. Mais il faut faire la différence. Il y a des dossiers complètement vides. Si à tort, on cherche à humilier des gens, cela décrédibilise notre pays« .
De l’avis d’un analyste politique, « Francis Haba va se faire des ennemis chez les ethnocentrismes de toutes régions, mais des admirateurs chez les démocrates, le républicains de ce pays. Le fait d’affirmer que les recrutements dans les forces policières et militaires se font de père en fils, pour ne pas dire communautaires est courageux en nos temps. Parce qu’au lieu d’aller recruter des gens dans des préfectures et villages de la Haute Guinée et dans une moindre mesure en Guinée forestière, pour venir dans les quartiers de Ratoma et taper sur du peul est mauvais. Pourquoi ne pas recruter des jeunes de cette commune dans ces forces (Police, Gendarmerie et Armée) pour assumer la sécurité et le respect des lois dans leurs quartiers. Pourquoi y envoyer des gens d’autres ethnies massacrer, blesser, les populations de cette zone en détruisant et pillant leurs biens ? »
Mamadou B. BAH
(*) https://guinafnews.org/laxe-hamdallaye-bambeto-cosa-wanindara-sonfonia-cimenterie-de-nouveau-victime-de-la-violence-detat/