REPRESSION AU BURUNDI : Ndayishimiye dans les pas de Nkurunziza
« La vague répressive en cours a anéanti l’espoir que la démarche du gouvernement face à la société civile change de manière significative et qu’un espace de discussion s’ouvre sur les questions pressantes en matière de droits humains dans le pays ». C’est la conclusion à laquelle a abouti Tigere Chagutah, le Directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International après la publication, le 19 août par l’ONG de défense des droits humains, d’un rapport synthèse sur la répression persistante contre l’espace civique.
Ce rapport intitulé « Burundi : les discours et la réalité. La répression de la société civile se poursuit sous le gouvernement d’Evariste Ndayishimiye », égrène les graves restrictions opposées aux membres de la société civile lors des quatre dernières années sous le prétexte de rébellion, d’atteinte à la sûreté de l’Etat, d’homosexualité ou d’incitation à la débauche. Le constat que l’on peut faire de cette situation, est que le président Ndayishimiye fait du Nkurunziza sans Nkurunziza et peut-être même en pire.
Le président Ndayishimiye a totalement verrouillé l’espace politique
L’on sait, en effet, que son prédécesseur de pasteur-président était, en son temps, l’un des plus féroces prédateurs des droits humains après avoir transformé le Burundi en une fosse noire où, sous le prétexte de la lutte contre des groupes rebelles, étaient jetés en prison tous les opposants de son régime. Ce sombre tableau en matière de droits humains tranche pourtant très nettement avec les signaux positifs que le président Ndayishimiye avait envoyés à son arrivée au pouvoir. En effet, au lendemain de sa prise du pouvoir, l’homme avait posé des actes visant à mettre fin à l’isolement diplomatique de son pays et dans la même dynamique, avait procédé à la libération de défenseurs de droits humains et de journalistes incarcérés.
Ces signaux, l’on peut le dire aujourd’hui, au regard des accusations portées contre le régime, ne relèvent que d’une duperie qui visait à endormir la communauté internationale pour desserrer l’étreinte des sanctions afin de lui permettre de reprendre du souffle pour avancer dans sa sale besogne. C’est donc, finalement le peuple burundais qu’il faut plaindre ; lui qui est contraint de porter sur ses frêles épaules, le poids de tant d’années de dictature, sans que véritablement il ne se pointe, à l’horizon, une lueur d’espoir.
En effet, l’horizon semble bouché pour les Burundais parce que le président Évariste Ndayishimiye a totalement verrouillé l’espace politique, contraignant tous les opposants à son régime à prendre le chemin de l’exil. Dans un tel contexte, les élections législatives, prévues pour se tenir au courant de l’année 2025, ne sauraient bénéficier du label de transparence et d’équité qui caractérisent les scrutins démocratiques.
Le président Ndayishimiye aurait tort de rester sourd aux recommandations faites
Cela dit, si l’on peut plaindre le peuple burundais, l’on ne saurait le dédouaner de la responsabilité de son comportement à l’égard des dirigeants qui se sont succédé à la tête de l’État. Chaque peuple mérite, dit-on, ses dirigeants. Cela dit, il appartient aux Burundais et à l’opposition politique de se donner les moyens et de faire preuve d’imagination pour s’imposer les dirigeants qui reflètent, dans l’action gouvernementale, leur volonté.
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