Contre La sansure

« Le PM Goumou n’a pas été du tout convaincant, surtout lorsqu’il a abordé le cas Cellou Dalein ».

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Invité du journal TV5 Afrique hier samedi, le PM ministre Bernard Goumou n’a pas du tout été convaincant. Sur les deux principaux sujets de son passage sur le petit écran de la télévision francophonie, ses arguments ont été ceux d’un chef de gouvernement qui navigue à vue.

Interrogé sur le déroulement de la transition, il informe que « le chef de l’Etat, dans tous ses discours a prôné que nous devrons arriver à terme de cette transition. La Guinée a fait sa part en signant effectivement le chronogramme de transition avec la CEDEAO et la CEDEAO s’est engagée à accompagner la Guinée sur le plan technique et financier. Nous ne sommes pas encore là. Nous sommes effectivement dans la dynamique de mobilisation des fonds et nous restons positifs et nous sommes rassurés, nous sommes sûrs que les partenaires accompagneront la Guinée pour que cette transition puisse être une transition réussie et apaisée« .

Précisant que : « en tant qu’Etat, nous avons déjà nous-mêmes mobilisé 40 millions de dollars pour faire avancer le processus du chronogramme de la transition« , il a rappelé : « comme vous savez, nous avons la CEDEAO et il est expressément mentionné dans cet accord que la CEDEAO doit venir en appui de façon conjointe pour que les partenaires puissent nous accompagner à financer cette transition ».

Selon un commentateur, « ce que Bernard Goumou a oublié ou plus exactement voudrait faire oublier, c’est que le CNRD et son gouvernement, également le CNT et leurs mouvements de soutiens, c’est qu’ils ont refusé la collaboration avec la Cedeao, notamment en ce qui concerne la tenue d’un dialogue réel avec les forces vives du pays en lesquelles les populations se reconnaissent. Si tel avait été le cas, ensemble ils auraient pu définir les actions à réaliser et les financements nécessaires. Ce qui aurait permis à la Cedeao de convaincre les financiers. Doumbouya et ses amis n’entendent rien faire sauf faire tout ce qui peut leur permettre de rester au pouvoir… »

L’autre sujet de son interview a porté sur l’exil forcé de dirigeants politiques et de la société civile. Dans le cas de Cellou Dalein Diallo, président de la plus importante formation politique de Guinée (UFDG) et de l’alliance politique la plus horizontale (ANAD), Bernard Goumou a déclaré : «Je suis surpris d’entendre que M. Cellou Dalein Diallo demande des garanties pour rentrer dans son pays. Pour moi, Cellou Dalein Diallo est libre de revenir en Guinée comme il le souhaite. À ma connaissance, il n’y a pas un mandat d’arrêt contre Cellou Dalein Diallo. Ce qu’il faut retenir, il faut savoir que si Cellou Dalein Diallo a des démêlés avec la justice guinéenne, qu’il vienne s’exprimer devant cette justice. Mais, moi, en tant que Premier ministre, chef du gouvernement, je n’ai pas de prise sur les dossiers judiciaires».

Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG et de l’ANAD, vice président de l’Internationale Libérale, trouble le sommeil du CNRD et de ses stratèges.

S’il est vrai qu’aucun mandat d’arrêt n’a été décerné à l’endroit du favori de toute élection libre, inclusive et pacifique en Guinée, il reste que le procureur spécial de la CRIEF a rappelé, il n’y a pas longtemps que ‘le dossier Air Guinée’ est toujours actif, malgré les preuves qui disculpent totalement Cellou Dalein Diallo. Ce qui pousse un analyste politique a soutenir que « ce dossier, même s’il est vide, est celui par lequel la Justice guinéenne du CNRD veut liquider politiquement Cellou Dalein Diallo. Sinon, dans ce dossier, il a été démontré que Cellou n’était ni vendeur ni bénéficiaire des sommes perçues. Aujourd’hui, c’est plus le CNRD qui doit nous préciser comment il a acquis les avions qu’il a présentés et où sont ces aéronefs maintenant. Cellou Dalein et ses conseillers doivent demander à la CRIEF et au CNRD de chercher les raisons qui ont motivé la liquidation de la compagnie, alors qu’il n’était même pas membre du gouvernement ».

Poursuivant, cet analyste estime que « le PM Goumou n’a pas été du tout convaincant, surtout lorsqu’il a abordé le cas Cellou Dalein. Il n’aurait pas dû fuir ses responsabilités en tant que chef du gouvernement, même si l’on sait que Charles Wright se serait empressé de le démentir. Mais dire que, et je le cite :  « si Cellou Dalein Diallo a des démêlés avec la justice guinéenne, qu’il vienne s’exprimer devant cette justice. Mais, moi, en tant que Premier ministre, chef du gouvernement, je n’ai pas de prise sur les dossiers judiciaires », c’est simplement reconnaître qu’il n’est que le premier des ministres et que ce dossier relève des  mains noires qui gravitent autour du CNRD, sous la direction de Charles Wright avec comme exécutant le procureur spécial Aly Touré ».

En Guinée, « le problème de cette transition, c’est qu’il y a des ethnostratèges qui ne veulent des élections libres, inclusives et transparentes. Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG et de l’ANAD, vice président de l’Internationale Libérale, trouble le sommeil du CNRD et de ses stratèges. Si la Cedeao réussi à faire plier la junte nigérienne, c’est sûr qu’elle n’aura de difficultés à résoudre les cas du Mali, du Burkina et de Guinée. Ici et là, la majorité des populations a hâte d’en finir avec les militaires », conclut l’analyste.

Mamadou Alpha BAH                                                                                 collaboration B. O. MAHMOUD

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