Contre La sansure

CEDEAO: fête du foot à la CAN à Abidjan, nuages politiques à Dakar!

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La CEDEAO qui rit à Abidjan, la CEDEAO qui pleure à Abuja. C’est le double état contrastant de joie et de peine que vit actuellement la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

A la CAN Akwaba qui verra la balle de la 34e édition rebondir pour la dernière fois ce dimanche 11 février 2024, l’organisation sous-régionale peut se targuer d’avoir hissé deux équipes en finale et même d’avoir réussi, en attendant le bilan officiel, par le biais de la Côte d’Ivoire, l’organisation d’une des meilleures CAN, certains disent la meilleure, de l’histoire du prestigieux tournoi continental. Mais, ce dimanche, pendant qu’au stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, les Eléphants ivoiriens, hôtes de la belle fête du football africain iront à la conquête de leur troisième étoile face à Super Eagles du Nigeria affamés, au Sénégal, la CEDEAO fera grise mine, car confrontée à une énième crise politique. Comme quoi, la vie de l’institution ouest-africaine est loin d’être un fleuve tranquille.

Alors que la guerre pour succéder au président sénégalais fait rage à Dakar, celle pour succéder aux champions d’Afrique, les Lions sénégalais, battra son plein, à Abidjan. Et dans tous les cas, la balle sera dans le camp de la CEDEAO, elle qui sera sacrée, quoiqu’il arrive, reine du foot africain mais devra, dans le même temps commencer à supporter une cure d’amaigrissement, suite au retrait «sans délai» de l’institution, du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Que la Côte d’Ivoire ou le Nigeria décroche le trophée de la CAN ce dimanche, c’est bien la CEDEAO qui gagne. Sauf que c’est encore la même CEDEAO qui se tirera une balle, pas de foot, dans le pied, si elle n’arrive pas à faire reculer Macky Sall et à calmer la fronde d’une grande partie de l’opposition et de la société civile, vent debout contre le décret de report de l’élection présidentielle sénégalaise initialement fixée au 25 février prochain.

La CEDEAO, certes, a déjà demandé au président sénégalais de revenir sur sa décision entérinée par des élus qui ont pris fait et cause pour le renvoi de la présidentielle. En effet, Macky Sall, bien qu’ayant réitéré son engagement de ne pas prendre part à cette course présidentielle, ce qui n’aurait été qu’un troisième mandat anticonstitutionnel, veut, tout de même, s’octroyer une dizaine de mois de bonus de pouvoir, en reportant le scrutin présidentiel. Le locataire du palais présidentiel ne compte donc pas, visiblement, remettre les clés de la maison, le 2 avril prochain, comme le prévoient les règles du jeu.

Que fera donc la CEDEAO face à l’intransigeance de Macky Sall, l’un des membres influents du «syndicat»? L’institution qui a toujours été atone et aphone, quand certains de ses dirigeants martyrisent leurs peuples et charcutent la Loi fondamentale de leurs pays pour assouvir leur soif inextinguible du pouvoir, sortira-t-elle, pour la première fois, de sa torpeur légendaire pour s’opposer à l’entreprise suicidaire de Macky Sall de faire rentrer au Sénégal les démons de la violence? Rien n’est moins sûr! Comme pour annoncer les couleurs de l’entêtement de son patron à rester droit dans ses bottes, le ministre sénégalais des Affaires étrangères, a refusé que soit enrôlée la situation politique explosive de son pays, au titre de l’ordre du jour de la session extraordinaire du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO, à Abuja, au Nigéria.

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