Contre La sansure

« C’est risqué de vivre en Guinée actuellement parce que le droit est piétiné… » (Me BÉRÉTÉ)

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Me Sidiki Bérété, un des avocats de l’ancien premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana ne comprend pas les raisons de la détention de son client depuis plusieurs mois. Il est arrivé à la conclusion que celui-ci « est détenu en prison par force. A trois reprises, il a bénéficié d’une liberté, mais on refuse de le libérer« .

Pour Me Bérété, « on ne peut pas poursuivre quelqu’un pour détournement de deniers publics sans apporter des preuves. Cela est inadmissible (…) La chambre de contrôle a toujours eu le courage d’annuler la décision de la chambre d’instruction. Il n’y a pas de raisons de continuer à le détenir en prison. Nous sommes prêts à aller au procès maintenant. Si on n’arrive pas à le libérer, qu’on aille au procès ça. Nous n’avons pas le choix que de nous tourner vers la cour suprême pour qu’on nous départage ».

Il a indiqué qu’à la CRIEF, « c’est tout sauf le droit. C’est devenu un barrage. La chambre de contrôle est au service du parquet. Le procureur très spécial qui est sous ordres. C’est risqué de vivre en Guinée actuellement parce que le droit est piétiné’’.

La CRIEF a déçu le peuple de Guinée

Hier, la Chambre de contrôle de l’instruction de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a ordonné le maintien en prison de l’ancien Premier ministre Kassory Fofana incarcéré à la maison centrale pour des faits présumés de détournement, d’enrichissement illicite et de corruption.

Une décision qui a irrité la colère de son avocat et lui a fait dire que « la CRIEF continue de noircir les annales judicaires de notre pays en rendant des mauvaises décisions. Parce que l’ordonnance-là ne pouvait pas être infirmée. Parce que c’est l’ordonnance qui justifie sa décision, qui motive sa décision par rapport à l’état de santé de Dr Kassory (…) Ils le maintiennent en détention alors qu’ils sont incapables de le juger. Nous demandons que justice soit faite, qu’il soit jugé dans un délai raisonnable. Allons à la barre, ce qu’il a volé au peuple de Guinée, il va le rendre. Parce qu’on ne peut pas le faire taire’’.

Poursuivant, Me, Bérété trouve que « la Chambre de contrôle de l’instruction est devenue une chambre qui n’applique ni la loi. Elle est là uniquement au service du parquet très spécial. Franchement, la CRIEF a déçu le peuple de Guinée parce que ce n’est plus au service du droit (…) Quand vous parlez de détournement de deniers publics, vous envoyez un citoyen en prison, c’est à la maison centrale qu’il va payer un franc ?’’.

De son côté, Me Mamadou Ismaila Konaté, membre du Collectif d’avocats de l’ancien premier ministre et ses co-accusés, a informé qu’ils ont « porté plainte contre le procureur spécial de la CRIEF. Le ministre de la justice est déjà saisi de cette plainte ».

Pour un commentateur, « il faudrait que la CEDEAO s’intéresse à ces prises d’otages du CNRD, en faisant respecter les lois du pays. Les Chefs d’États de cette Cedeao ont imposé au CNRD la libération du dictateur Alpha Condé, responsable de cette situation, qu’ils ont accepté de commettre deux coups d’États sanglants. Il faudrait qu’ils exigent la libération des détenus politiques du RPG AEC et du FNDC et s’engager à ne plus mener la chasse aux sorcières à l’endroit des dirigeants et militants des forces vives« .

 

 

Mamadou B. BAH (collaboration B. O. MAHMOUD)

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