Désunion de l’Occident : Donald Trump fracasse Emmanuel Macron après son départ du sommet du G7

Le sommet du G7 à Kananaskis a viré à la crise diplomatique ce week-end. Le président américain Donald Trump a brusquement quitté les discussions, taclant vertement Emmanuel Macron, accusé d’avoir déformé ses intentions. Le tout sur fond d’escalade militaire entre l’Iran et Israël, et de profondes divisions entre les alliés occidentaux.
L’édition 2025 du G7, qui se tenait à Kananaskis, au Canada, restera marquée par un spectaculaire éclat diplomatique. Le sommet s’est rapidement transformé en G6 après le départ fracassant de Donald Trump dès la fin du dîner officiel. Emmanuel Macron avait tenté de justifier ce retrait prématuré en expliquant que le président américain retournait à Washington pour négocier un « cessez-le-feu » entre Israël et l’Iran, en pleine escalade militaire qui a déjà fait 224 morts côté iranien et 24 morts côté israélien.
Mais cette déclaration a aussitôt provoqué un démenti cinglant de Donald Trump sur les réseaux sociaux : « Le président Emmanuel Macron, de France, en quête de publicité, a déclaré à tort que j’avais quitté le sommet du G7, au Canada, pour retourner à Washington afin de travailler sur un “cessez-le-feu” entre Israël et l’Iran. Faux ! Il n’a aucune idée de pourquoi je me rends maintenant à Washington, mais cela n’a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. Bien plus important que cela. Que ce soit volontaire ou non, Emmanuel se trompe toujours. Restez à l’écoute ! »
Ce coup de griffe public illustre la dégradation des relations entre les alliés occidentaux. Selon des confidences recueillies sur place par Les Echos, l’ambiance entre les deux dirigeants était déjà tendue lors du dîner officiel. On évoque notamment le ressentiment de Donald Trump à l’égard de la récente visite d’Emmanuel Macron au Groenland, un territoire danois que la Maison-Blanche convoite depuis plusieurs années. Une démarche perçue à Washington comme une provocation.
Au-delà de l’anecdote, cette passe d’armes témoigne de fractures plus profondes. Des membres de la délégation européenne confient à Les Echos que Donald Trump considère le G7 comme « trop européen » et souhaiterait l’élargir afin de diluer l’influence du Vieux Continent. Le président américain préfère désormais des enceintes où les États-Unis peuvent peser en solo et jouer des rivalités entre les participants.
Les tensions sont également palpables sur le dossier ukrainien. Alors que les Européens venaient présenter leur 18ᵉ paquet de sanctions contre la Russie – qui prévoit notamment d’abaisser le plafond pétrolier de 60 à 45 dollars et de traquer la fameuse « flotte fantôme » de Vladimir Poutine –, les positions américaines sont apparues totalement décalées. « Sur une autre planète », selon une source diplomatique citée par Les Echos. Les espoirs européens de maintenir une pression concertée sur Moscou semblent de plus en plus vains, au moment où la Russie, profitant d’un baril de Brent à 74 dollars, continue de percevoir des revenus pétroliers confortables.