Contre La sansure

Dr Makalé Traoré, libérez le dialogue ! (Par Alsény Soumah)

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Dr Makalé Traoré, facilitatrice en chef, alors qu’elle n’a pas  bien accompli sa mission, de peur de pointer un échec retentissant, continue de claironner dans la cité qu’elle reste incontournable dans le dialogue dont elle serait de près ou de loin, auprès des autorités publiques et d’autres acteurs, y compris, les religieux désormais, en première ligne, la cheville ouvrière.

Sans trop coup férir, la candidate malheureuse à la dernière élection présidentielle, clame urbi et orbi, qu’elle demeure impliquée dans la résolution de la crise politique dont elle est pourtant devenue manifestement un des facteurs aggravants.

Pour beaucoup d’observateurs, Dr Makalé Traoré est carrément la grosse épine dans les pieds du CNRD, par rapport au dialogue que l’organe dirigeant de la transition souhaite avoir avec les forces vives.  Elle n’accepte pas que par la force des choses, elle soit reléguée au second plan, supplantée par d’autres, en l’occurrence, les religieux, mieux vus qu’elle, surtout, plus côtés.  En vérité, elle est disqualifiée depuis longtemps.

Que nenni ! Déterminée à ne pas se faire éliminer du jeu, elle murmure aux oreilles des décideurs dans le sens de préserver son statut, ses intérêts et de ménager ses arrières et son égo. Aussi, se débat-elle , corps et âme, pour que le cadre de dialogue qu’elle pilote ne disparaisse pas au profit de la proposition des forces vives d’une discussion directe avec le CNRD sous les auspices de la CEDEAO et en présence de la communauté internationale.

Dans les médias qu’elle a pris d’assaut pour assurer sa survie, de toute évidence, de plus en plus incertaine, elle s’appuie sur le Président de la transition et son premier ministre, afin de dérouler son argumentaire destiné à convaincre qu’il n’est pas possible de revenir en arrière, c’est-à-dire, de tout recommencer au risque pour le Colonel Mamadi Doumbouya de se dédire, pour son premier ministre de se faire harakiri.

Dr Makalé va plus loin pour se maintenir dans un rôle qu’elle veut garder, même à un coût élevé pour le pays, en laissant croire qu’elle est ouverte à toutes les concessions, sauf, celle qui mettrait fin à son mandat ou ferait la part belle à la CEDEAO, son cauchemar, car une fois qu’elle prendra la Présidence du dialogue, elle n’aura plus sa raison d’être avec une fin de mission anticipée et forcée.

Alors, elle tire les ficelles pour qu’une telle issue ne soit pas envisagée en  haut lieu au nom de la souveraineté nationale et pour le respect dû aux premiers participants au dialogue et à elle-même, très fière de son travail qu’elle force de reconnaître, pour lequel, elle voudrait que tous lui soient redevables. Dr Bernard Gomou, se fait conseiller par une concurrente déclarée à son poste et prétendante à la Présidence de la République. Ça s’appelle jouer avec son poste et se tromper d’alliés !

Par ailleurs, Dr Makalé Traoré se fait oublieuse, en comptant sur tous ceux qui ne veulent se souvenir de rien par ces temps nouveaux, en affirmant que c’est la première fois qu’il y ait un comité de suivi des résolutions d’un dialogue. Qu’en est-il alors de celui, mis en place, sous le régime déchu regroupant les acteurs politiques et les partenaires techniques et financiers, présidé par le ministre en charge de l’administration du territoire ? Par contre, comme l’ont relevé les journalistes toujours perspicaces, c’est la première fois en Guinée et dans le monde que l’on entreprenne, aux frais de la Princesse, une campagne de vulgarisation des résolutions d’un dialogue.

Il n’a échappé à personne que c’est un moyen détourné de jouir de l’argent public, en invoquant une cause juste. S’agissant des montants effectivement décaissés, le silence et l’embarras de la facilitatrice en disent long à propos du bien-fondé et de la moralité de la dépense. Le dialogue ne nourrit pas son homme ! Il faut bien se débrouiller autrement.

Engagée, dans un plaidoyer pro modo, Dr Makalé Traoré voudrait laisser entendre que la médiation des autorités religieuses en cours est son inspiration ou lui profiterait, à tout le moins, en dernier ressort. De même que des actes ou des  mesures des autorités de la transition dans le cadre de leurs missions régaliennes et de service public, viendraient de ses démarches  » souterraines » et de ses efforts occultes. Des procès programmés, comme s’il n’y avait jamais eu de calendrier judiciaire, auparavant, ce serait son œuvre subliminale. Des décisions des autorités compétentes d’élargir des citoyens en conflit avec la loi ou de leur accorder la clémence, elle suggère tendancieusement, y être pour quelque chose.

Rien de bon et de significatif ne se ferait aujourd’hui sans son onction préalable ou son implication supposée ou réelle et donc Madame  » je peux tout qui n’ignore rien » serait le gourrou attitré des nouveaux dirigeants et notre bienfaitrice nationale, par excellence.

L’Exécutif en place prendra la pleine mesure de cette propension naturelle chez l’une de ses collaboratrices très démonstrative et offensive  de tirer la couverture de son côté, chaque fois, de revendiquer tous ses bons actes et chaque décision salutaire venant de ses instances.

Un moment viendra où il faudra bien choisir entre les ambitions d’un groupe et les intérêts supérieurs du pays. C’est l’équation Makalé et d’autres acteurs tapis dans l’ombre qui ne veulent pas d’un dialogue qui apaise le pays, parce que ces personnalités, de tout temps, n’ont été à l’aise que dans la crise qui leur profitent, qu’ils alimentent aussi pour qu’elle perdure, le plus longtemps possible. 

Le bonheur de quelques-uns a toujours fait le malheur du pays. Une des plus grosses erreurs du passé, qui est le piège à éviter par tous, à commencer, par les dirigeants actuels.

Alsény Soumah,

Membre des forces vives

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