El-Hadj Ousmane Fatako « a aidé sa communauté, il a aidé au rapprochement de nos communautés ».

Dans une interview qu’il a accordée à mosaiqueguinee.com (*), El-Hadj Amadou Oury Diallo, Vice-président des antennes, associations et ONG des Haali Poulaar de Guinée vivant à l’extérieur, explique comment se fera la succession d’El-Hadj Ousmane Fatako Baldé, décédé dans la nuit du dimanche 26 mars et enterré ce vendredi 31 mars dans son village natal. 

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Bonjour El hadj Amadou Oury Diallo. Décédé dans la nuit du dimanche à ce lundi 27 mars 2023, El Hadj Ousmane sans loi Baldé sera inhumé ce vendredi dans son village Fatako dans la préfecture de Tougué. Qu’est-ce vous retenez de l’homme ?

Il est difficile de résumer ce qu’on retient de se monsieur là. Il fut une grande personnalité, depuis son jeune âge il s’est mis à la disposition de sa famille, de sa communauté et de la nation. Il a toujours vécu dans la droiture, il a travaillé dans la vérité et il a respecté les lois, il a aidé sa communauté, il a aidé au rapprochement de nos communautés et je pense qu’on l’a vu dans différents événements. Je pense que c’est quelqu’un qui a eu une vie pleine et il est décédé d’une façon Honorable parce qu’il n’a pas eu honte et il n’aura pas honte de ses compatriotes. C’est ce que je retiens de lui, un homme juste, de valeur, humble, qui a rendu service à sa communauté, à notre communauté et à notre nation d’une manière générale.

Vous qui avez travaillé avec lui. Qu’est-ce qu’il a fait comme président de la coordination Haali Poular de Guinée ?

Il a été le président des Fulbhès et Haali Poular de Guinée. Je suis bien placé pour vous en parler. Je suis vice-président à la coordination, je suis en charge des associations et ONGs et antennes des haali pular de Guinée vivant à l’extérieur. J’ai été depuis 3 ans un proche collaborateur de Elhadj Ousmane Baldé. Il a rapproché la communauté peule des autres communautés ça c’est un élément très important qu’il faut retenir de lui. Deuxième chose, il a aplani beaucoup de différends au sein de la communauté et il a aidé au rayonnement de Haali poular dans la sous-région, il a rapproché les Haali Poulaar de Guinée et les autres Haali Poulaar de tous les pays de la sous-région et il a contribué à l’épanouissement de la langue Poulaar également.

Ce sont des choses qui sont extrêmement importantes et il a permis de parachever la construction d’un lieu de rencontre de l’ensemble des Haali Poulaar de Guinée qu’on a appelé Soudou Baaba ou la maison du Foutah qui avait commencé depuis plus de 18 ans, et je pense que ça c’est une chose et vous avez vu l’inauguration qu’on a faite au mois de novembre où il y a eu pratiquement les représentants de l’ensemble des communautés peules de la CEDEAO, le gouvernement et la notabilité de ces pays-là, il a permis de faire ça. Troisièmement, son couronnement comme président de cette institution qui a marqué effectivement l’aboutissement de tout un processus de reconnaissance de la valeur de la communauté, de la valeur que lui il a incarné et dont il a porté le titre. Et au niveau de l’extérieur du pays, toutes les antennes, les associations, ONG Haali Poulaar de Guinée vivant à l’extérieur lui ont fait allégeance en reconnaissance de ses valeurs et en reconnaissance de cela ils ont absolument contribué à l’organisation et à l’exécution de son programme de société. Voilà autant de choses qu’il a faites à la tête de la coordination haali pular de Guinée.

Comment va s’organiser la succession ?

Alors, la succession, on va vous parler un peu de la tradition parce que le Foutah est divisé en 9 diwès regroupés en 3 grands ensembles : Timbo, Timbi et Labé. A l’instauration de cette institution, il a été convenu que toutes les représentations de ces diwès-là de faire en sorte que la présidence de la coordination nationale soit assurée de façon tournante entre les 3 grands ensembles. Alors Timbi avec El hadj Ousmane Maci, a inauguré, s’en est suivi Timbo avec El hadj Saïkou Yaya Barry qu’il a succédé après le décès de ce dernier bien qu’il n’était pas du Diwal de Labé. Il y a eu un consensus pour qu’il termine le mandat de ce dernier et qu’il soit accordé la possibilité et la légitimité d’assurer la présidence. Ce qui a été fait, de manière consensuelle. Le mandat est généralement attribué à vie. Maintenant qu’il est décédé, la question de succession se pose, il y a eu des concertations qui ont rendus à Labé, l’autorité de proposer quelqu’un. Alors il y a une proposition qui est en cours de validation, elle a été discutée mais il y a une réunion le dimanche qui va valider définitivement ou non cette proposition. Pour le moment, il y a une déclaration dans un site internet qui présente El hadj Ibrahima comme celui qui est désigné mais, je dois dire que le dimanche prochain cette question sera définitivement tranchée parce que tous les 9 diwés vont se retrouver pour passer ça au clair et arrêter de façon définitive le nom de la personne qui va au nom de l’ensemble de la coordination porter le fardeau de la présidence de la coordination des Foulbhès et Haali Poulaar de Guinée en attendant des désignations officielles se fasses. Celui-ci va juste assurer l’intérim.

Ce qui veut dire qu’à date, personne n’est désignée ?

Il y a tout un cérémonial autour de la désignation. Mais au décès de chaque président il y a un intérim qui est désigné pour prendre en charge les affaires courantes. Mais cette décision sera définitivement actée à la réunion du dimanche.

Comment vont se passer les obsèques ?

Les premières prières ont eu lieux à la mosquée Fayçal, mais il y a eu une autre à Mamou. Ce que j’ai vu à Fayçal, la marée humaine, la représentation de toutes les couches sociales de ce pays, le colonel Mamadi Doumbouya, son gouvernement, les notabilités de l’ensemble des coordinations régionales et représentations des groupes ethniques, les opérateurs économiques, les artisans, les femmes, les vieux… alors cela montre la grandeur de l’homme, sa personnalité et l’admiration que les gens ont de lui. C’est la sanction positive et peut-être finale de ce que les êtres humains peuvent lui témoigner. Son inhumation aura lieu dans son village, Fatako. C’est le rendez-vous de l’ensemble des communautés de cette Guinée-là. Il y a même des représentants des pays voisins qui ont fait le déplacement pour assister aux obsèques de cet homme.

(*) https://mosaiqueguinee.com/amadou-oury-diallo-elhadj-ousmane-fatako-balde-a-toujours-vecu-dans-la-droiture-la-question-de-sa-succession-sera-tranchee-ce-dimanche-interview/