Contre La sansure

En parlant des tueries sur ‘L’Axe’, Lansana Kouyaté fait une fausse lecture de la situation

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A l’Assemblée générale de son parti, le PEDN, Lansana Kouyaté a abordé des sujets d’actualités, comme le retrait de médias guinéens sur le bouquet du diffuseur français Canal Plus, le chronogramme de la transition et les tueries sur l’AXE. Sur ce dernier point, nombre de commentateurs conviennent qu’il a fait une fausse lecture de la situation.

Considéré par certains commentateurs comme étant « le seul Premier ministre réellement légitime, car étant le seul à avoir été nommé suite à une action populaire que l’on pourrait qualifier d’élection libre. Tous les autres ayant été nommés par des présidents mal élus. Ce, de 1958 à aujourd’hui. Cellou Dalein également est le seul à avoir été élu démocratiquement président, mais tout a été mis en place par le président de la transition, général Sékouba Konaté, pour l’empêcher de diriger le pays. N’eut été de la politisation de l’Administration et de l’armée, Alpha Condé en 1993 et Bah Mamadou en 1998 auraient pu probablement être élus.« , estime un commentateur.

Poursuivant, celui-ci indique : « Lansana Kouyaté est celui qui aurait dû être des forces vives… C’est elles qui ont fait de lui un premier ministre. Mais une fois installé et plutôt que de mener les réformes nécessaires pour favoriser le cheminement de la Guinée vers la démocratie, il s’est mis à caresser le chef de l’État contesté,  général Lansana Conté, dans le sens des poils, permettant à ce dernier de se remettre en scelle et de faire son clan. Au lieu de dire que « l’Axe n’a qu’à arrêter de sortir pour un peu de temps… » et se mettre à se demander « si les enfants ne sont pas d’abord manipulés, c’est la question qu’on va se poser. Sont-ils manipulés ou pas ? Je ne suis pas là pour dire, oui ils le sont, ou ils ne le sont pas, mais je dis, les enfants doivent cesser d’offrir leurs vies, arrêter de sortir pour un peu de temps. Kouyaté aurait dû demander au CNRD de voir à d’autres méthodes, comme celles qui sont appliquées dans d’autres communes, où il n’y a pas de tueries. Kouyaté sait-il combien de centaines de personnes ont été tuées en janvier et février 2007, notamment à l’entrée de Kaloum, au pont du 8 novembre, pour qu’il soit choisi premier ministre. Ce n’est pas seulement à l’Axe que des guinéens sont tombés pour la démocratie. »

Lansana Kouyaté et d’autres apprentis-politiciens espéraient remplacer le CNRD

 

Pour un autre observateur, « Lansana Kouyaté a compris le CNRD veut l’utiliser ainsi que les autres acteurs politiques qui ont participé aux dialogues organisés par les autorités de la transition. Quand il dit quebeaucoup ont pensé à un moment donné que le PEDN est un soutien inconditionnel du CNRD. Nous, inconditionnalité, il n’y en a pas. On est soutien inconditionnel que de Dieu. On n’est pas un soutien inconditionnel, mais quand les vérités sont à dire, on le dira, quand c’est bien fait, on le dira aussi (…) Quel que soit ce qu’on en pense, les routes qui sont en train d’être réalisées, ce sont des projets qui existaient.’, ce sont des paroles de quelqu’un qui est résigné d’être vidé de la salle des banquets. Le CNRD leur a démontré qu’il ne veut plus d’eux. »

Lors de la seule élection libre et transparente en Guinée, tenue le 27 juin 2010, dans le cadre du 1er tour de la présidentielle, Lansana Kouyaté, arrivé en 4 ème position, avec 124 902 (7,05 %) avait préféré être du côté d’Alpha Condé, appuyé par le Médiateur Blaise Compaoré du Burkina Faso, Abdou Diouf Secrétaire général de l’OIF (ancien président du Sénégal) et Bernard Kouchner, ministre français des Affaires étrangères.

Seul premier ministre guinéen ayant bénéficié du soutient des forces vives (en 2007), mais habitué à recevoir des directives, mais pas de diriger (il n’a dirigé que le PEDN qu’il a créé après avoir été renvoyé de la Primature) Lansana Kouyaté n’a pas su commander son gouvernement qui, dans les faits, était un de transition. Autrement, malgré le fait que Capitaine Moussa Dadis Camara et ses hommes n’attendaient que la mort du général Lansana Conté pour prendre le pouvoir, lui, fort de l’appui populaire que lui garantissait les forces vives, pouvait bien oser suggérer au président Conté des élections générales à la fin de son mandat, qui arrivait à échéance…

Brehim Ould MAHMOUD                                                                                                I. S. BALDÉ  

 

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