Faut-il s’attendre à quelque chose de la part d’Amadou Oury Bah, le tout nouveau Premier Ministre guinéen ?
Depuis la nomination de Monsieur Amadou Oury Bah, plus connu sous le nom de Bah Oury, au poste de Premier Ministre, certains guinéens se font des illusions, de faux espoirs. Pour eux, il est le tout nouveau Moïse guinéen venu avec des baguettes magiques pour tout changer dans le pays : un véritable leurre. Le tout nouveau PM ne prendra que le chemin tracé par le CNRD et le Président par effraction, le Général Mamadi Doumbouya. Sa prestation de serment le confirme.
Quelques temps tout juste après sa nomination, M. Bah Oury a fait allégeance et promis fidélité au CNRD et au Général de Corps par tricherie Mamadi Doumbouya au moins sept fois dans un écriteau qui ne vaut même pas un paragraphe normal. Une récitation digne d’un enfant de l’élémentaire sous férule d’un maitre qu’il rassure. Que peut-on attendre de la part d’une telle théâtralisation des hommes d’Etat devant un tel potentat ?
Le pauvre Bah Oury, abandonné et livré à lui-même, n’a de choix aujourd’hui que de s’associer au sale boulot ouvertement promis au peuple par des bidasses réunis. Boucler sa vie et son combat politique, le pire des scénarios, que le destin puisse réserver à un homme autrefois promis à bel avenir, cet ancien premier de la République au BAC-série scientifique au Sénégal ; un agrégé des mathématiques supérieures qui, par l’ironie du sort n’a de choix que de se transformer en un béni-oui-oui de quelqu’un qui n’a même pas le BEPC. La vie réserve quelque fois de mauvaises surprises.
Le nouveau locataire du Palais de la Colombe sait pertinemment qu’il n’a plus d’avenir; il n’a que des souvenirs. Il est plus préoccupé aujourd’hui à comment se refaire pour couvrir ses vieux jours qu’à servir loyalement notre chère patrie. Tout son souci aujourd’hui, après tant d’années de végétation dans la misère noire, de désœuvrement et de lutte politique sans issue, c’est comment faire le reste de sa vie dans le bonheur, comment préparer l’avenir de ses enfants : accumuler quelques billets de banque volés au pauvre peuple martyr de Guinée.
Le premier test, M. Bah Oury l’a déjà raté. Le peuple s’attendait à la réduction du nombre de départements ministériels pour réduire le train de vie du gouvernement. Malheureusement, rien n’a changé ; l’ossature du gouvernement a été dévoilée, le mardi 5 mars 2024, à travers un décret. Aucun changement n’est à noter. La deuxième déception de l’homme viendra de la composition du Gouvernement. Mamadi Doumbouya et son clan lui imposeront une équipe gouvernementale. D’abord, Bah Oury est en train de faire un premier faux pas, en n’associant pas officiellement tous les acteurs sociopolitiques à la formation du nouveau gouvernement. Pourtant, il a tout à gagner en composant la future équipe gouvernementale avec tous les acteurs.
En réalité, Bah Oury n’est rien d’autre qu’un pion de dernier espoir du CNRD et du général Mamadi Doumbouya dont le rôle est essentiellement de tenter d’anéantir certains leaders politiques et acteurs de la société civile qui troublent le sommeil du Principal cerveau du massacre du 5 septembre 2021. Tout ce qu’il entreprendra partira, sans nul doute, dans l’ordre de tenter de provoquer un glissement de calendrier de la transition. A défaut, Mamadi Doumbouya le débarquera du navire. Sa sortie d’hier lors de l’ouverture des travaux de la troisième édition de « Guinée Investissement Forum », le mardi 5 mars 2024, confirme largement cette thèse.
Dans cette sortie, Bah Oury s’est comporté comme un Premier Ministre issu d’un pouvoir élu. Il a pris des engagements ronflants devant un parterre d’investisseurs et d’officiels. Il a gaillardement promis entre autres la relance du développement économique de notre pays, la modernisation des moyens de l’administration pour qu’elle soit au service de l’économie, la mise en place des mécanismes pour avoir une croissance à deux chiffres.
Mais très sincèrement, Bah Oury dispose de quel temps pour faire tout ça ? Est-ce cela sa mission ? Sa mission n’est-elle pas celle de mettre les acteurs sociopolitiques autour de la table pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel, à travers l’organisation d’élections libres et transparentes ? Un gouvernement de transition devrait-il s’inscrire dans la logique du développement d’un pays ?
M. Bah Oury surprendra négativement les guinéens. Gardez bien à l’esprit sa prestation de serment : sept fois il a fait allégeance et promis fidélité à Mamadi Doumbouya et au CNRD. Cela veut tout dire et présage son échec.