Contre La sansure

Foutez la paix aux journalistes ! Ils ne font que leur boulot

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Un journaliste est un homme. C’est un fils, un frère, un père et un grand-père. Il a des amis et des fréquentations. Un journaliste est un citoyen. Il a ses préférences et ses engagements. Comme vous et moi.

Journaliste, homme, citoyen, Mohamed Mara n’est pas obligé de plaire à tout le monde. Il n’est pas tenu de dire dans son micro ce qui convient à tout un chacun. Moi personnellement, je n’ai jamais aimé ses sorties contre le professeur Alpha Condé. Mais je ne le poursuivrai jamais pour ça !

Ce qui est important, est-ce que ce qu’il dit est faux ou vrai ? Cette question est centrale, incontournable, exigeante dans notre métier. Et on s’en fout des humeurs des uns et des autres.

Ils croient que ça fonctionne comment un journaliste ? Je suis saisi de certains faits liés à l’immersion du ministre de la Justice dans certaines préfectures du pays. Pour recouper mes informations ou du moins pour équilibrer l’information, ma rédaction contacte le mis en cause qui accepte l’invitation avant de se dérober à la dernière minute. Et malgré les relances, il ne réagit pas. L’information est finalement portée à la connaissance du public avec une large marge permettant au ministre de toujours réagir. Ce dernier porte plainte avec des amalgames sur sa qualité de poursuivant, la loi portant liberté de la presse et les poursuites pour diffamation. Bref, une affaire qui n’aurait pas dû en être une est à la Une de l’actualité nationale et une première dans le monde des médias en Guinée : un ministre de la Justice porte plainte contre un journaliste !!! Et naturellement, tous les médias font bloc derrière leur confrère car, contrairement aux autres corps de métier, les journalistes même s’il leur arrive de se pourfendre entre eux, restent toujours solidaires.

Ceux qui ont conseillé au ministre de porter plainte ne lui ont pas rendu service. Et s’il l’a fait de lui-même, ses pulsions ne lui ont pas rendu service. Car, cette « affaire » aurait pu se régler autrement sans qu’elle n’atteigne les proportions et dimensions actuelles. Et dans un bras de fer entre les médias et le ministre, ce dernier ne s’en sortira jamais vainqueur, vérité constatée au fil de l’histoire… Tous les dirigeants dans le monde, tous les dirigeants dans l’histoire qui ont essayé d’étouffer la presse en ont fait les frais.

Je répète à destination des décideurs : Les journalistes ne constituent pas l’ennemi. Vous n’arriverez à rien de valable avec une presse caporalisée.

Faudrait-il aujourd’hui dans ce pays éviter de fouiner ? Et quand on fouine, faut-il éviter de trouver ? Si on trouve, faut-il éviter de savoir ? Si on sait, faut-il éviter de le dire ? La tranquillité serait-elle à ce prix ?

Et c’est ainsi alors que l’obscurité s’épaissit. Et vient l’obscurantisme. L’obscurantisme, elle, fait les affaires des pêcheurs en eau trouble. Arrivera fatalement un moment où même les manipulateurs eux-mêmes ne comprendront plus rien.

On commence à entrer dans la dernière étape. Parce qu’un bon journaliste, serait aujourd’hui celui qui applaudit le plus fort et le plus longtemps. Et nous disons tous travailler pour la nation ! Le marabout qui a envoûté les gens est vraiment très puissant.

Foutez la paix aux journalistes ! Ils ne font que leur boulot. Et là, je suis volontairement vulgaire !

Par Abou Maco

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