Contre La sansure

Le CNRD glorifie le tyran et humilie des pionniers

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Le système du parti/État instauré par le premier régime, dirigé par le tristement célèbre Sékou Touré, continue de faire des victimes sous le régime du CNRD. Colonel Mamadi Doumbouya, ses camarades et leurs conseillers semblent préférer glorifier le tyran et humilier des pionniers. Nouvelle victime : Sékou Diabaté Diamond Fingers, un des rares survivants de l’historique Bembeya Jazz de Guinée, célèbre groupe musical de Guinée, né en 1961 à Beyla.

« Bembeya Jazz n’était pas nécessairement le meilleur groupe musical de Guinée car, Kélétigui et ses Tambourinis, Balla et ses Baladins étaient en place et bien des mélomanes les préféraient et de loin. Menés par Aboubacar Demba Camara (chanteur, compositeur, décédé dans un accident de circulation à Dakar) et Sékou Diabaté, ce groupe musical les a rapidement rattrapés en imposant son style qui s’est vite retrouvé en tête des hits parades dans de nombreux pays. Les artistes et sportifs étaient les visages humains du régime répressif de Sékou Touré. On les compte sur les bouts de doigts ceux d’entre eux qui ne sont pas dans la misère… »

Comme de nombreux occupants de la Cité Cameroun-Camayenne, Sékou Diabaté Diamond Fingers est invité à quitter le logement qu’il occupe depuis bientôt 50 années. Chez FIM FM, il explique : « J’habite ici depuis 1975. C’est l’Etat qui me l’a donné à travers le patrimoine bâti public. A la fin de chaque mois, je paye 500 mille de francs guinéens comme tous les autres occupants (…) ».

S’adressant au CNRD et au Colonel Doumbouya, il espère : « Le président de la transition est très humain. Il n’a qu’à penser à celui qu’il considère comme son père, le président Ahmed Sékou Touré et au respect qu’il avait pour nous…« , en exhortant la junte à ‘’ne pas oublier le passé. Nous, on a fait l’honneur de la Guinée dans le monde entier’’.

Mauvaise méthode

Pour un commentateur, « les nouvelles autorités s’engagent dans un programme nécessaire, mais en utilisant une mauvaise méthode. Rappelez-vous que Sékou Touré avait fait construire la Cité Sangoyah avant de faire déguerpir la Cité chemin de fer où ont été relogés les déguerpis. Entre nous, ce n’est pas à un gouvernement de transition de faire ça, surtout que ledit gouvernement ne veut rien savoir de la classe politique et des acteurs de la société civile. Qu’importe les cités qui seront expropriées, il aurait fallu commencer par construire d’autres pour y reloger les déguerpis. Doumbouya avait dit qu’il allait offrir son bâtiment litigieux à l’État… Que l’on commence par celui-ci et que les relogés soient dans un programme de location-vente« .

Poursuivant, ce commentateur se demande « où sont partis les milliards de francs payés en loyers au Patrimoine Bâti. Il faut un audit sérieux de cet établissement public pour recouvrer l’argent de l’État que ses gestionnaires et d’autres se sont partagés sans scrupules. Cet argent pourrait servir au financement de logements de tous genres, dans un programme de location-vente. Il faut accorder des primes au logement, mais pas construire pour loger des fonctionnaires, qui finissent par croire que les lieux leur appartient même après été mis à la retraite« .

Pour l’heure, on ne sait pas trop quand les nouvelles autorités vont mettre fin à cette politique de récupération de biens immobiliers de l’État.

Khady THIAM

 

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