Contre La sansure

Guinée : On en sait un peu plus sur les raisons de la fermeture des médias privés….

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Alors que les antennes de plusieurs médias audiovisuels sont brouillés depuis plus de six mois, les autorités guinéennes ont décidé de fermer quatre médias privés les plus suivis du pays, le 21 mai dernier, en retirant leurs agréments, suivi du démantèlement de leurs installations.

Il s’agit de la radio FIM FM, et de plusieurs médias des groupes Djoma et Hadafo.Média (Espace fm, Espace TV et Sweet fm).

Dans son arrêté, le ministre de l’information et de la Communication, Fana Soumah, invoque un « non-respect du contenu des cahiers des charges » pour justifier cette décision des autorités de transition, accusées depuis son accession au pouvoir,  de mettre la presse guinéenne au pas sur consigne de la junte du CNRD.

Pendant que près d’un millier de journalistes et techniciens de ces médias concernés sont désormais au chômage, la junte militaire reste droit dans ses bottes.

Lors de son passe devant les membres du CNT, le Premier ministre Bah Oury est allé jusqu’à qualifier les professionnels  des médias d’’’irresponsables’’. Ajoutant que : « La liberté de la presse ne veut pas dire une licence absolue pour insulter, diffamer…sous prétexte d’une certaine liberté de la presse, on s’attaque aux autorités morales les plus respectés dans ce pays » .

Désormais au chômage forcé comme des centaines d’autres confrères, Tamba Zakarie Millimono, l’un des chroniqueurs de l’émission ‘’Les Grandes Gueles’’ du groupe HADAFO Média, a fait des révélations.

Dans une vidéo qui a fait le tour des réseaux sociaux, le journaliste explique la pression qu’il a subie avec les autres confères  des médias fermés.

Selon notre confrère qui jure des disposer des éléments de preuves, à travers des éléments sonores enregistrés au cours des conversations téléphoniques avec  des proches du Général Mamadi Doumbouya, Président de la transition,  il y a trois conditions que la junte leur a demandé pour qu’ils puissent continuer à exercer leurs fonctions de journalistes.

« Premièrement, faire la promotion les actions du CNRD (la junte militaire) dans leurs médias respectifs, deuxièmement, cesser de dénoncer les cas de  corruption dans leurs émissions qui serait  de nature à provoquer l’opinion, et troisièmement, aider  le CNRD à éliminer  les ‘’ vieux leaders politiques’’, notamment les anciens Premiers ministres (Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré), afin de permettre une nouvelle classe politique jeune d’émerger.

Une demande que les journalistes de ces médias fermés n’ont pas voulu obtempérer et qui ont plutôt préféré suivre le code de bonne conduite du journalisme et jouer pleinement leur rôle des professionnels des médias privés.

Pendant ce temps, ce sont près d’un millier de journalistes qui sont confrontés aujourd’hui à une rude épreuve, suite à cette décision des autorités guinéennes, qui au lieu de favoriser l’emploi, crée plutôt  le chômage dans le pays.

« Nous faisons face à des conditions de vie difficiles, insupportables parce que, quand nos ondes ont été brouillées on arrivait à peine à assurer la popote à la maison. Maintenant que l’agrément a été retirée alors que 80% des journalistes ne vivent que de ce métier et malheureusement les conditions de vie et de travail font que les travailleurs n’entre prennent pas. Nous faisons face une situation insupportable. Mois je suis marié et père de famille et mes parents son au village. C’est vraiment dommage. Dans d’autres pays, on crée de l’emploi malheureusement en Guinée on détruit des emplois », a déclaré Amadou Oury Barry journaliste au GFM, qui s’est confié à mosaiqueguinee.

Cette situation imprévisible a amené le PDG du Groupe FIM FM, Aboubacar Diallo a lancé un SOS aux personnes de bonnes volontés en faveur des journalistes de son groupe de média, qui, restés 6 mois sans salaire, en raison du brouillage de leur radio, sont encore au chômage, 3 jours seulement après la reprise de l’émission ‘’MIRADOR’’ sur leurs plateformes digitales.

Cette campagne de collecte des fonds en faveur des journalistes, qui traversent une situation difficile, démarre ce samedi 1er juin s’étendra jusqu’au 30 juin prochain.

A travers le Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), le mouvement syndical guinéen, regroupant l’ensemble des structures syndicales du pays, qui dénonce les violations des droits de l’homme et du travailleur guinéen, apporte son soutien aux médias fermés et exige des autorités le rétablissement sans délais des ces médias privés.

Selon un observateur de la scène politique guinéenne, le CNRD est aujourd’hui sur une pente glissante. Conscient de l’échec de sa gouvernance et se cachant derrière une intention non avouée de confiscation de pouvoir, la junte militaire tente de faire taire toute les voix dissonante pour continuer à faire ‘’le sale boulot’’ que le Général Mamadi Doumbouya lui-même avait annoncé aux guinéens, au lendemain de sa prise de pouvoir.

Ne disposant d’aucune légitimité populaire et au terme d’une transition, qui devrait prendre fin le 31 décembre 2024, le Général Mamadi Doumbouya risque gros en voulant s’accrocher au pouvoir contre la volonté populaire.

Abdoul Wahab Barry

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