Kassory et cie toujours en prison : « l’État a tort de garder ces gens là en prison sans jugement », Ange Gabriel Haba
15 mois après l’éviction d’Alpha Alpha Condé, la conduite de la transition par le Colonel Mamadi Doumbouya fait toujours l’objet de débats et divise l’opinion. Si une catégorie peint en noir la gestion du chef de la Junte, l’autre Camp parle d’un bilan partiellement satisfaisant. C’est le cas du secrétaire exécutif du conseil national des organisations de la société civile.
Dans un entretien accordé à notre rédaction lundi, Gabriel Haba qui est longuement revenu sur le bilan du CNRD, affirme que dans la gestion de ces militaires, il y a des facteurs de succès et des facteurs qu’il faut améliorer. Dans le cadre du retour à l’ordre constitutionnel, cet activiste de la société civile estime que le CNRD est sur la bonne voie « du point de vue gestion de la transition concernant le retour à l’ordre constitutionnel, je pense qu’il y a eu trop de tiraillements entre la classe sociopolitique et le CNRD. Mais la finalité, on peut s’en féliciter dans la mesure où le CNRD a pu trouver finalement un accord avec la CEDEAO sur les 24 mois de la transition. En suite la CEDEAO s’est engagée à accompagner la Guinée dans le cadre de la mise en œuvre des activités incluses dans le chronogramme de la transition ».
Il estime que « le cadre de dialogue, c’est un pari qui a été réussi et qu’il faut saluer les efforts du Premier ministre. Si au départ, les gens ont pensé qu’il ne pouvait pas conduire le dialogue au regard du contexte sociopolitique guinéen, mais les résultats ont prouvé que c’est un Premier ministre qui peut atteindre l’aspiration des Guinéens. Aujourd’hui, on a pu faire le dialogue et ceux qui ont participé peuvent témoigner. Ça été un débat sincère et ça été démocratique. Parce que les résolutions ont été retenues soit par consensus ou par vote et le vote a été un vote transparent à main levée. C’est un ensemble de facteurs à saluer dans le cadre de la conduite de la transition « .
Gabriel Haba ajoute qu’il « faut aussi noter les efforts dans le cadre de la lutte contre la corruption et le détournement. J’avais à un moment dénoncer le fait que les chiffres qui concernent l’ensemble des montants mobilisés n’avaient pas été déclarés mais j’avoue que nous avons affaire aux autorités qui prennent conscience des critiques objectives et qui améliorent leur façon de faire, parce que dans le discours du Premier ministre lors de la présentation de la politique générale du gouvernement, il a parlé des montants qui ont été mobilisés. Mais aussi, le procureur de la CRIEF a déclaré les montants qui ont été mobilisés. Ce qui reste à ce niveau, c’est de dire clairement que les montants qui sont mobilisés sont dans telle ou telle banque. C’est ce qu’on a envie de savoir en terme de complément d’information « .
Poursuivant, il indique : » Mais le gouvernement encourage une diligence de la justice pour que ceux qui sont détenus par la CRIEF puissent bénéficier d’un procès juste et équitable. Tant que l’État n’a pas pu rendre justice pour éclairer la lanterne des populations sur le fait que reproche la justice à ces personnes détenues, le doute va persister et la crédibilité de la justice restera encore un facteur à renforcer. Je pense que l’État a tort de garder ces gens là en prison sans jugement parce que tant qu’il y a pas eu de jugement pour situer les responsabilités, l’État reste le premier responsable de toutes ces tueries et de tout ce qu’on a constaté comme bavures en matière de violation des droits humains « .
La cherté de la vie, le manque d’eau dans certains quartiers de la capitale et la segmentation du montant alloué au ministère de la sécurité et de la protection civile sont des facteurs qui n’ont pas sauté aux yeux de Gabriel Haba, qui juge que « les conditions de vie des populations, y a des problèmes. Le Guinéen tire le diable par la queue. Aujourd’hui, les prix des denrées sont en train de galoper sur le marché comme si l’État ne pouvait pas faire des efforts pour l’homologation des prix. Il y a encore des quartiers à Conakry qui n’ont pas d’eau, donc ces facteurs là doivent être corrigés par les autorités. J’ai été désagréablement surpris de constater que l’État a revu à la baisse le budget du ministère de la sécurité et de la protection civile. Pourtant, la question de la sécurité est une question essentielle « .
Ibrahima N’Daïry pour Siam-magazine.com
In. https://siam-magazine.com/kassory-et-cie-toujours-en-prison-letat-a-tort-de-garder-ces-gens-la-en-prison-sans-jugement-ange-gabriel-haba