« La Cedeao est trop indulgente envers le régime de transition guinéen »

Lors du 65 -ème sommet de la Cedeao tenu à Abuja dimanche dernier, le communiqué final indique: « En ce qui concerne le processus de transition en Guinée, la Conférence se félicite des progrès relatifs réalisés, parmi lesquels figure la tenue prévue d’un référendum constitutionnelle en 2024. «
Ajoutant que l’organisation « se félicite des interactions en cours entre la Commission et les autorités de transition et félicite les autorités guinéennes pour avoir réaffirmé leur appartenance indéfectible à la Communauté de la CEDEAO« , le communiqué souligne que « La Conférence demande à la Commission de dépêcher une mission technique pour approfondir la collaboration avec la Guinée dans le cadre de la transition. Elle exhorte les Autorités de transition à accorder la priorité à la facilitation d’un dialogue inter-guinéen inclusif impliquant tous les acteurs politiques afin d’assurer un processus de transition consensuel et pacifique. »
Pour un acteur politique, « ce n’est pas exagéré de soutenir que la Cedeao est trop indulgente envers le régime de transition guinéen. Autrement, elle aurait rappelé au gouvernement guinéen l’importance du respect du chronogramme de 24 mois. C’est vrai qu’ils exhorté, et je cite le communiqué, les Autorités de transition à accorder la priorité à la facilitation d’un dialogue inter-guinéen inclusif impliquant tous les acteurs politiques afin d’assurer un processus de transition consensuel et pacifique, mais à part le président Emabalo de Guinée-Bissau, alors président en exercice de l’organisation, qui a écouté les dirigeants de l’opposition, les Cellou Dalein, Sidya Touré, etc. La Cedeao oublie que les autorités actuelles sont issues d’un coup d’état et, avec eux la communauté internationale, surtout l’union européenne, plus particulièrement la France, qui veut faire en Guinée ce qu’elle a fait avec Mahamat Idriss Deby mal élu. »
De l’avis d’un autre acteur sociopolitique, « notre problème ici, c’est que réellement nous ne sommes pas bien unis. Nous sommes à quelques mois de la fin de la transition. Le porte-parole Ousmane Gaoual dit même que cette date du 31 décembre 2024, signée entre la Cedeao et le gouvernement est caduque, est caduque. Pourquoi nous ne nous adresserions pas au G5 Guinée et autres bailleurs de fonds pour leur dire que la légalité de ce régime est fixée à cette date du 31 décembre prochain ; donc il faut de nouveaux accords pour mettre en place un nouveau CNT, un nouveau gouvernement pour continuer cette transition avec un échéancier qui engagera toutes les parties. Et préciser que des élections locales et régionales devraient être organisées en mars ou avril 2025 et des législatives et présidentielles inclusives et transparentes, en juin 2025 ou, au plus tard en octobre 2025. Que si cela ne se faisait pas, les résultats de la présidentielle d’octobre 2020, compilés par l’UFDG et l’ANAD, s’appliqueront« .