‘’La Guinée que nous voulons pour 2024 et les années à venir…’’ (Cellou Dalein Diallo)

Alors qu’il y a encore des interrogations autour de la gestion unilatérale du chronogramme de la transition par le CNRD, des voix se lèvent pour rappeler les engagements pris le Colonel Mamadi Doumbouya le 5 septembre 2021 et la nécessité d’un retour à l’ordre constitutionnel fin 2024.
Dans son discours à la nation, à l’occasion du nouvel an 2024, Cellou Dalein Diallo, après avoir dépeint un tableau sombre de la gouvernance du CNRD, au cours des deux dernières années, espère que la junte reviendra à des bons sentiments afin de sortir de cette crise socio-politique qui n’a que trop duré.
A ce stade, le leader de l’UFDG et de l’ANAD reste « convaincu qu’une telle Guinée où prospèrent la délinquance et l’injustice n’est pas celle que nous voulons léguer à nos enfants. ».
Pendant que le Colonel Mamadi Doumbouya n’a pas fait cas du calendrier électoral devant permettre à un retour à l’ordre constitutionnel, lors de son discours à la nation, Cellou Dalein Diallo se pose un certain nombre de questions :
« Mamadi Doumbouya partira-t-il de lui-même au terme de la transition telle que convenue avec la CEDEAO ou voudra-t-il conserver le pouvoir ? Organisera-t-il des élections régulières ou voudra-t-il imposer un homme de son choix ? » s’interroge l’ancien Premier ministre.
Toutefois, ajoute-il, « Je n’ai pas, comme beaucoup d’entre vous, de réponses à ces questions. Par contre, nous savons tous que la gestion actuelle de notre pays n’a rien à voir ni avec le discours décliné le 5 Septembre par le Colonel ni avec la Charte de la transition qui devait servir de référence aux autorités pendant la durée de cette période d’exception. Et pourtant, comme le précise le préambule de la Charte de la transition, le CNRD avait réaffirmé son attachement aux valeurs et principes démocratiques tels qu’inscrits dans la Charte des Nations-Unies, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance de l’Union africaine, ainsi que dans le Protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie, la bonne gouvernance et les élections. »
En exil à Dakar depuis la démolition de son domicile privé en mars 2022, Cellou Dalein Diallo, décline ses ambitions pour la Guinée :
« La Guinée que nous voulons pour 2024 et les années à venir est celle qui offre à sa jeunesse une solide formation, des emplois décents et de bonnes perspectives d’épanouissement. Une Guinée réconciliée avec sa jeunesse, fière de son histoire, confiante en son avenir et à même de garantir l’égalité des droits et des chances entre tous les fils du pays. Une Guinée capable de fédérer les énergies, les compétences, les connaissances pour constituer une puissance publique viable et représentative de tous. Cette Guinée ne pourra être l’œuvre d’un seul homme ou d’un groupe particulier et ne pourra se construire dans la haine, l’exclusion et la violence. C’est par le sens retrouvé du dialogue, du compromis et de l’intelligence de nos intérêts communs que nous pouvons faire de notre pays un lieu d’espérance où la vie vaut la peine d’être vécue pour tous. Le dialogue avec les forces représentatives de notre société est consubstantiel au succès de la transition et de ce fait, exige des détenteurs du pouvoir actuel, courage et dépassement de soi pour le salut de la nation. », a laissé entendre le Président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), la principale force politique du pays.
Abdoul Wahab Barry