Contre La sansure

L’appel de Lomé sera-t-il entendu à Bamako, Conakry, Ouagadougou ou Niamey ?

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La capitale togolaise Lomé, a accueilli les 20, 21 et 22 octobre derniers, la première édition du Forum Paix et sécurité de Lomé avait pour thème les transitions politiques Afrique.

 

Selon le site republicoftogo.com (1) « alors que l’on assiste à la multiplication des coups d’Etat en Afrique de l’Ouest (Mali, Guinée, Burkina Faso, Niger). Les militaires qui ont pris le pouvoir restent particulièrement discrets sur la principe de transition et de la restitution du pouvoir au civil.

A l’issue des travaux, les participants ont souligné que ‘les transitions politiques doivent être guidées par les objectifs principaux de renforcement de la gouvernance démocratique, de consolidation de la résilience de l’État, des institutions et de l’État de droit dans un environnement caractérisé par l’émergence de nouveaux défis sécuritaires et Ia résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement où il est indispensable de valoriser les expertises africaines dans la recherche de solutions aux problèmes africains’ 

Ils ont invité les gouvernements des pays en transition à orienter leurs actions et la conduite des processus vers la consolidation de la gouvernance démocratique. 

Pour le Forum de Lomé, ‘les transitions politiques doivent demeurer des occasions de changements, de réformes audacieuses et de transformations sociopolitiques profondes, plus inclusives et participatives’.

L’idéal est que les transitions politiques soient l’occasion de consolider les acquis démocratiques.

Cet appel sera-t-il entendu à Bamako, Conakry, Ouagadougou ou Niamey ? »

L’envoyé spécial de RFI (2)  à Lomé, Serge Daniel rapporte qu’il s’est agi de réfléchir sur « Comment aider les pays du continent dirigés par des putschistes à aller vers une gouvernance démocratiques ? » et précise que Le forum Paix et sécurité de Lomé, selon Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères du Togo, tout comme « une majorité de panéliste », pense que « les sanctions ne sont pas forcément la meilleure solution ».

« La meilleure solution au niveau de notre forum, c’est de discuter avec tous les régimes transitoires afin de les aider à sortir de la transition pour construire un État de droit démocratique », ajoute-t-il.

« Les bases de la stabilité »

Mais que faire lorsque certains auteurs de coups d’État militaires s’installent au pouvoir comme s’ils ne voulaient plus partir ?

Lori-Anne Théroux-Bénoni

« La plupart des pays qui sont actuellement en transition militaire l’était déjà il y a une dizaine d’années. On comprend en réalité que les transitions et la façon dont elles sont gérées, y compris la période qui vient juste après une transition, ont la capacité de poser les bases de la stabilité ou au contraire peuvent préparer le terrain au prochain coup d’État », analyse Lori-Anne Théroux-Bénoni, directrice du bureau régional de l’Institut d’études de sécurité pour l’Afrique de l’Ouest, le Sahel et le bassin du lac Tchad.

Et dans les rangs des participants, un point de vue revient de la part de plusieurs participants. « La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes », ont insisté d’autres membres à la rencontre de Lomé.

Sabotage 

De l’avis d’un analyste politique, « le régime togolais fait du sabotage des efforts de la Cedeao. Il semble bien se plaire avec les régimes militaires. C’est la diplomatie togolaise qui a aidé Assimi Goïta à prendre légalement le pouvoir au Mali, avec un chronogramme de 24 mois. Elle est intervenu au Burkina Faso et surtout au Niger, trois (3) pays enclavés que son port pourrait desservir vu que le Bénin, le Ghana, la Côte d’Ivoire vont respecter les résolutions de la Cedeao. Le Togo, qui est la capitale financière de la Cedeao et de l’UEMOA, parce Lomé abrite les banques de ces deux institutions, devrait jouer franc jeu avec ses partenaires ouest-africains et cesser d’accommoder les putschistes, qui confisquent la démocratie« .

Poursuivant, cet analyste estime que « le Togo avait raison de suggérer la concertation avec les putschistes de Niamey, plutôt que de dépêcher des troupes. Mais il ne doit pas nous dire que les sanctions ne devraient pas être appliquées aux régimes de transition. Il faut interdire les coups d’États point barre. Et d’ailleurs sous ces régimes militaires, voyez la répression de la classe politique, les mouvements sociaux, les journalistes, etc. La Cedeao doit sanctionner tout pays qui ne respecte pas le chronogramme de 24 mois. Dans le cas du Niger, il faudrait continuer avec ces sanctions et obliger le Togo à s’y conformer. »

Brehim Ould MAHMOUD                                                                              collaboration Mamadou Alpha BAH

 

 

(1) https://www.republicoftogo.com/toutes-les-rubriques/diplomatie/transitions-politiques-et-democratie

(2) https://www.rfi.fr/fr/afrique/20231023-forum-paix-et-securite-a-lome-l-afrique-cherche-la-meilleure-solution-face-aux-transitions-militaires

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