Le Gouvernement est-il en train de tendre la main aux forces vives réelles ?
À quelques dizaines d’heures de la marche citoyenne projetée par le FNDC le 23 juin prochain, le gouvernement guinéen, par la voix de son Premier ministre, Mohamed Béavogui, dans le cadre d’une conférence de presse, vient de tendre la main, aux forces vives.
Lisez son discours
Mesdames et messieurs les journalistes,
Merci d’être venus, et merci pour votre contribution à une société démocratique et apaisée.
Je tenais à travers vous m’adresser à nos compatriotes pour rendre compte de notre mission dans les différentes régions du pays.
Ma reconnaissance va au Président de la Transition pour cette initiative. Je réitère ici mes remerciements aux autorités administratives, religieuses, coutumières qui nous ont reçu et à toutes les populations pour leur accueil.
Je félicite et remercie les membres du gouvernement pour leur engagement au cours de cette mission.
Je viens de passer quatre semaines d’immersion à l’intérieur du pays avec tous les membres de mon gouvernement. Cette tournée nous a permis d’écouter nos compatriotes des différentes couches socioprofessionnelles et de partager leur difficile quotidien. J’ai eu l’occasion de le dire au Président de la Transition dès notre retour : « Nous avons vu et nous avons compris ».
Cette tournée était nécessaire pour répondre de façon plus efficace à la volonté de refondation du CNRD.
Chers compatriotes,
Le constat est douloureux, il faut le reconnaître. Nous avions une compréhension de ce que nous croyions être la Guinée, mais la réalité est encore plus violente. Nous avons visité des régions de la Guinée où il y avait, dans une grande partie, l’absence de l’État, un déficit de gouvernance, un manque alarmant de services publics de base, de moyens et de ressources humaines.
Pour l’ensemble de la mission, un rapport consolidé sera présenté dans les prochains jours au Président. Les rapports consolidés des ministères, regroupant les actions prioritaires par région, sont déjà disponibles.
La conclusion principale qui s’impose est que l’état de notre pays demande l’effort de tous. Il est temps que les Guinéens se mettent ensemble pour travailler. Nous n’avons pas le temps de nous diviser et de multiplier les querelles. Les Guinéens souffrent. Nous avons les moyens de réduire cette souffrance, cela se fera par le dialogue et dans la paix. Aujourd’hui plus qu’hier, une union sacrée s’impose entre les Guinéens.
Au nom du Président de la Transition et du CNRD, j’invite à un sursaut national. J’appelle toutes les forces vives de la nation autour de la table du dialogue.
Je vous assure de la détermination du CNRD et de mon gouvernement à travailler main dans la main avec tous les acteurs concernés pour rendre ce dialogue le plus inclusif et le plus constructif possibles.
Chers compatriotes,
Notre objectif est unique : celui de créer un environnement qui permette d’améliorer durablement les conditions de vie de nos compatriotes.
Il n’est jamais trop tard pour se retrouver, et aucun sacrifice n’est de trop dans la construction de notre chère Nation.
Nos divergences doivent servir de point de départ pour des discussions constructives afin de mettre en œuvre les actions concrètes et nécessaires qui permettront le retour à l’ordre constitutionnel.
Une invitation sera adressée par le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation à tous les acteurs politiques et sociaux pour une rencontre que je présiderai, dans les prochains jours, pour définir ensemble des modalités d’un véritable dialogue sans tabou, franc et inclusif.
Nous mettrons à contribution la CEDEAO, l’UA et les Nations unies. Nous nous appuierons également sur l’expérience du G5 en matière de suivi du dialogue.
Je compte déployer toute mon énergie pour qu’ensemble nous exploitions toutes les possibilités de convergence, d’union, et de stabilité offertes par le dialogue. Un effort d’autant plus nécessaire que notre pays, comme tant d’autres pays au monde, doit trouver des réponses adéquates et adaptées aux défis économiques et alimentaires posés par la crise de la Covid 19 et par la guerre en Ukraine.
Chers compatriotes,
Ensemble, nous avons la responsabilité collective de réussir cette transition. Cela passe par des espaces d’échanges constructifs que nous devons créer. Je crois aux vertus du dialogue pour aplanir les divergences et assurer la stabilité et la paix dans notre pays.
Je vous remercie