Les forces vives doivent cesser d’ignorer les invitations du MATD
Vendredi dernier, 16 février 2024, le Ministre de l’administration du territoire de la décentralisation et certains de ses collaborateurs, ont reçu des formations politiques marginales, dans le cadre d’un atelier d’information et de sensibilisation sur le Programme National de Recensement Administratif à Vocation d’État-Civil (PN-RAVEC). Les principales formations politiques et leurs alliés avaient ignoré l’invitation qui leur avait été adressée. Pourtant, lors de leurs assemblées générales hebdomadaires, le sujet s’est invité.
Le RPG a-e-c, l’UFR et ses alliés et surtout l’UfdG et la coalition ANAD doivent mettre fin à cette stratégie de la chaise vide. Tout comme d’ailleurs le FFSG. A moins d’un an de la fin du chronogramme de la transition, alors que le gouvernement du CNRD multiplie ses efforts pour implanter à travers tout le pays des délégations spéciales, les forces vives guinéennes gagneraient à être présentes à toutes les rencontres organisées par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation en rapport au retour à l’ordre constitutionnel.
Ce serait pour elles le lieu et le moment de dénoncer le délitement du chronogramme convenu, à leur insu, entre le gouvernement et la Cedeao, tel que voulu par le CNRD, avec l’appui d’experts de l’institution régionale et du médiateur Thomas Boni Yayi, ancien président du Bénin (6 avril 2006 – 6 avril 2016).
Des rencontres comme celle qui s’est tenue vendredi dernier offrent l’occasion pour faire des suggestions pouvant faire avancer le RAVEC ou proposer des alternatives, en démontrant l’impossibilité de le réaliser dans le temps imparti. Une des principales alternatives serait la mise à jour du fichier électoral recommandé par l’OIF expertisé
Ignorer le rendez-vous, mais le lendemain en faire un sujet principal des assemblées générales et soutenir que c’est une stratégie du gouvernement de transition pour confisquer le pouvoir le plus longtemps possible ne ressemble-t-il pas aux discours d’avant le coup d’État constitutionnel du 22 mars 2020 ? N’aurait-il pas été plus stratégique de prendre part aux rencontres et expliquer aux militants et autres partisans ce qui y a été dit ? N’aurait-il pas été plus bénéfique d’y assister et ainsi prouver à l’ambassadeur de France et aux représentants de la Cedeao, de l’Union européenne et des Nations unies que les blocages sont le fait des autorités de la transition, dont la légalité expire le 31 décembre prochain?
Equilibrer le CNT et former un gouvernement de mission
De nombreuses fois des commentateurs de guinafnews.org ont suggéré, la désignation par les forces vives de 74 personnalités comme additionnels du CNT, qui compteraient alors 165 membres, la formation d’un gouvernement de mission représentatifs de la scène sociopolitique guinéenne. C’est une piste à envisager si un glissement de cette transition devait être inévitable. Et celle-ci devrait être terminée par les élections présidentielles en avril ou mai 2025.
Mais avant, il faudrait que les élections communales inclusives et transparentes (et il faudrait souhaiter régionales) soient organisées au plus tard en décembre 2024 pour que des conseils communaux et régionaux soient installés. C’est mieux que de désigner, illégalement, des conseillers locaux illégitimes.
Il est grand temps que les forces vives, notamment l’Ufdg et son alliance ANAD, le RPG a-e-c et ses alliés, l’Ufr et les siens cessent, à moins que certains d’entre eux ne le souhaitent, pour des raisons égoïstes, voire même ethnostratégiques, de parler d’une candidature du désormais Général Mamadi Doumbouya. Et si cela devait être le cas, pourquoi on ne devrait pas exiger sa démission et celles de tous les administrateurs (MATD, dont les préfets et sous-préfets) nommés par le CNRD, qui serait dissout pour laisser la place à une formation politique et ses alliés ? La Guinée pourrait ainsi se retrouver avec quatre (4) principaux groupes sociopolitiques l’UFDG/ANAD, le RPG a-e-c et alliés, l’UFR et alliés et le parti du CNRD et les siens.
Et surtout que l’on ne me dise pas qu’un régime n’organise pas des élections pour les perdre. Cellou Dalein a gagné des élections, que des magistrats ont transformé en défaite en fermant les yeux sur les massacres commis par les forces militaires et policières, mandatées pour imposer l’ex président Alpha Condé. Il en avait été le cas au lendemain du 2ème tour de la présidentielle de 2010, des législatives de 2013, des communales de 2018 et surtout en mars, octobre et novembre 2020.
Ibrahima Sory BALDÉ