Contre La sansure

Mandian Sidibé dans de sales draps, qui l’aurait imaginé ?

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Qui pouvait penser ou imaginer qu’un jour, Mandian Sidibé serait épinglé dans un rocambolesque dossier de mauvaise gestion, lui qui était si acariâtre contre notamment ces anciens collaborateurs, lui qui se faisait passer pour un homme parfait, un donneur de leçon dans la gestion de la chose publique ? Lui qui crachait sur tout le monde ?

Dans la tradition africaine, une personne ne devrait se réjouir du malheur de son prochain. Je ne me réjouis donc pas du limogeage de Mandian Sidibé pour « mauvaise gestion » ni ne me moque de lui pour son incarcération à la maison centrale de Coronthie, mais son cas mérite qu’on en parle. Évidemment, sa dégringolade dans l’humiliation et le déshonneur montre combien de fois la vie réserve parfois des surprises.

Quelques mois en arrière, nul n’aurait pu imaginer ou penser que la fin de la promenade, à la tête de l’Office guinéen de publicité (OGP), de cet homme en conflit permanent avec les règles de bienséance, serait aussi scandaleuse, déshonorante et donneuse de leçons. Lui qui était prêt à tout, même à raconter parfois des bêtises sur de bonnes gens pour se maintenir à la tête de cette direction du ministère de la communication.

Qui excelle dans les flagorneries, la délation et le mensonge, finit inéluctablement dans la poubelle de l’histoire. Cela est si vrai qu’il suffit de prendre la liste des personnes qui se sont illustrées dans une telle démarche pour réaliser combien ce vieux dicton populaire africain est à la fois instructif et sensibilisateur. Cette triste fin administrative de Mandian Sidibé était vraiment prévisible. Il a toujours vécu dans la fausseté, excellé dans l’indignité. Il ne pouvait finir autrement sa carrière administrative. Un malhonnête reste toujours malhonnête.

L’homme doit savoir raison gardée, avoir de la réserve. Mandian Sidibé se croyait intouchable et pensait même qu’il avait le blanc-seing de faire tout ce que bon lui semblait à l’OGP. Il pensait que se réfugier derrière des tribunes en déphasage avec les réalités continuerait éternellement à masquer son incapacité notoire à relever les défis auxquels l’OGP était confrontée sous son règne à la tête de cette importante régie financière du ministère de la communication. C’était en oubliant qu’il gérait la chose publique et non un patrimoine familial. Aujourd’hui, il fait face à plusieurs chefs d’accusation liés au détournement. Je ne voudrais pas ajouter à ses ennuis, mais je tenais juste à rappeler à ce multiple couleurs et multiple faces que la parole rattrape toujours.

Pour rappel, la chute de Mandian Sidibé fait suite à une grogne des travailleurs de l’OGP l’accusant de six mois d’arriérés de salaire, de détournement de fonds et de cotisations sociales impayées. Les faits sont tellement graves que ses soutiens à la Présidence ne pouvaient que le livrer.

En attendant son verdict, il médite sur son sort à la maison centrale.

Paul Zoumanigui

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