Samedi dernier à l’AG de l’UFDG, dont vous êtes un des vice-présidents, vous avez déclaré que : « dès la fin des examens et du pèlerinage, nous allons reprendre les manifestations au premier mot d’ordre des Forces Vives« . Également, commentant la visite à Conakry du président en exercice de l’Union africaine, vous avez souligné : « … je déclare et réaffirme que je n’ai aucun espoir quant au respect du délai de 24 mois. Si une volonté politique existe, nous pourrions organiser les élections en Guinée en seulement 6 mois« .
Vous avez expliqué que « la visite du président de l’Union Africaine en Guinée est à la fois intéressante et surprenante. Alors que nous (le CNRD et son gouvernement) rejetons la CEDEAO qui est censée mobiliser l’intervention de toute la communauté internationale, nous accueillons le président de l’Union Africaine. Je pense qu’en principe, rien de concret ne peut en découler, étant donné que le président de l’UA ne peut prendre aucun engagement sans travailler en collaboration avec les autres. Pour moi, c’est une perte de temps. »
Mon Cher Bano Sow v-p de l’UFDG,
Chez les confrères de ‘Mirador’ de FIM FM, vous avez rappelé que les Forces vives de Guinée (FVG), dont l’UFDG est une pièce essentielle, sont « toujours disposées à dialoguer. Nous avons déjà exprimé nos conditions pour aller au dialogue. (…) C’est décevant. Jusqu’à présent, on n’a pas abouti à ce que tous les guinéens espèrent. Il faut que nous puissions travailler pour une sortie paisible et réussie de la transition. C’est le vœu de tous les guinéens aujourd’hui ».
Vous FVG, vous êtes-vous demandé si vous avez usé des bonnes stratégies pour que vos exigences soient prises en compte ? Ce n’est pas sûr. Autrement, depuis la signature de l’accord entre la Guinée et la Cedeao en octobre dernier, portant sur un chronogramme de 24 mois, dont le contenu et les échéances sont clairement établis, vous vous seriez inscrits dans la réalisation dudit chronogramme. En janvier dernier, j’en avais discuté avec un des principaux conseillers de Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG et de l’ANAD, par ailleurs vice-président de l’International Libéral.
Mon Cher Bano Sow v-p de l’UFDG,
Plutôt que de mobiliser ses ressources pour l’organisation de n’importe quel type de manifestation pacifique, les FVG gagneraient mieux à inviter ses millions de militants et sympathisants à réfléchir sur le projet de nouvelle constitution. Faire des propositions comme le leur a demandé le président du CNT du CNRD, Dansa Kourouma. J’ai contribué à la Tribune publiée dans guinafnews.org samedi dernier 24 juin sous le titre : Forces vives de Guinée : Acceptez la perche tendue par Dansa Kourouma (*).
Je suis de ceux qui sont convaincus que si les FVG font des propositions concrètes pour la réalisation du chronogramme de 24 mois, il n’y aura pas de glissement et un président sera élu au plus tard en décembre 2024. La meilleure manière de contribuer au succès du chronogramme de la transition consistera à proposer au président du CNT la mise à jour de la Constitution de mai 2010, des lois organiques et du Fichier électoral d’octobre 2020, que vous, en tant que Vice-président de la défunte CENI, connaissez très bien.
En le faisant, je suis certain que la communauté internationale, notamment les États-Unis, les Nations-Unies, la Cedeao et l’Union européenne (même la France qui, en coulisses, apporterait son soutien, notamment militaire, à la Junte du Colonel Doumbouya) seront du côté du peuple de Guinée pour que des élections inclusives, transparentes et pacifiques se tiennent en Guinée.
Par contre, appeler à l’organisation des manifestations fait l’affaire du CNRD et ses mouvements de soutien (partis politiques et autres groupuscules sociaux) qui cherchent les voies et moyens d’étirer le plus longtemps possible cette transition qui, selon les termes de l’accord liant la Guinée et la Cedeao, mais également, vu le principe de subsidiarité, le reste de la communauté internationale. Les principales victimes de ce choix seront l’UFDG, l’ANAD et les démocrates guinéens.
Mon cher Bano Sow, pour le moment, il n’y a pas des raisons de manifester… Attendons que la Cedeao, les Nations-Unies, l’Union européenne, la France, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon et la France se fâchent contre le CNRD du Colonel Doumbouya et son gouvernement. Rien ne presse pour manifester.
Ibrahima Sory BALDÉ
(*) https://guinafnews.org/forces-vives-de-guinee-acceptez-la-perche-tendue-par-dansa-kourouma/