Je vous écris aujourd’hui pour exprimer mes profondes préoccupations concernant la situation sociopolitique et économique actuelle de la Guinée. En tant que citoyen guinéen, qui peut prétendre avoir eu avec vous de solides relations fraternelles et privilégiées durant de nombreuses années, je suis convaincu que votre gouvernement porte une grande responsabilité dans les difficultés que notre pays traverse aujourd’hui.
Pendant votre mandat, nous avons assisté à une détérioration significative de la situation économique, avec une augmentation de la pauvreté, une corruption endémique et une gestion opaque des ressources naturelles. Les promesses de développement et de prospérité pour tous n’ont pas été tenues, et les inégalités sociales se sont creusées.
Sur le plan politique, la répression des manifestations, la restriction de la liberté de la presse et les arrestations arbitraires ont créé un climat de peur et de méfiance envers les institutions. Les élections ont souvent été contestées, et la transparence du processus électoral a été remise en question.
Je comprends que gouverner est un défi, mais je crois que vous aviez les possibilités d’engager le pays sur une voie lui permettant de s’engager définitivement dans le camp des pays émergent et démocratique. Hélas que vous avez préféré développer l’ethnostratégie et le régionalisme. Vous avez, cherché tout au long de vos mandats à prouver que les malinkés étaient plus nombreux que les peuls, que le RPG arc-en-ciel était la formation politique la plus importante du pays, alors l’élection présidentielle de juin 2010 avait démontré que c’est plutôt l’UfdG qui l’était.
Il est temps d’aider le parti à survivre…
Ne cherchez plus à reconquérir le pouvoir. Vous l’avez eu, mais n’avez pas gouverné de façon démocratique, transparente. Ce sont vos choix qui ont favorisé le coup d’état du Colonel Doumbouya qui, malheureusement, s’est laissé perdre par les opportunistes sociopolitiques, dont la plupart vous ont accompagné dans votre projet de coup d’état constitutionnel de mars 2020 et du hold-up de la présidentielle d’octobre 2020.
Adoptez une position d’un patriote… Faites des propositions concrètes pouvant favoriser un véritable dialogue entre les principaux acteurs sociopolitiques du pays. Il n’y en a que deux : le CNRD et ses alliés d’une part et de l’autre celui dit des forces vives. Que ce soit en Turquie où vous résidez, à Dakar et Abidjan, une telle rencontre pourrait se tenir pour parler de la reconstruction économique, politique et sociale du pays. Les Ivoiriens avaient accepté de se rendre à Marcoussi, dans la banlieue parisienne. Le financement pourrait provenir de L’Union européenne ou des Nations-Unis.
Pour l’heure, M. le Président, vous avez suffisamment les moyens financiers pour aider le RPG arc-en-ciel à survivre. Vous pourriez également dire à vos compatriotes, ne serait-ce qu’approximativement, combien de milliards de francs guinéens et de millions d’euros ou de Dollars vous aviez au Palais présidentiel. Ainsi on verra bien comment va agir la CRIEF…
Cordialement,