« On Entre En Politique Pour Défendre Des Idées Et Se Battre Pour Les Applique » (Alpha Saliou Wann)
On entre en politique pour défendre des idées et se battre pour les appliquer concrètement en exerçant le pouvoir. La conquête du pouvoir et sa gestion sont donc au cœur de l’activité politique. Les partis politiques ne sont que des instruments pour atteindre ces objectifs.
Ce sont des hommes et des femmes qui animent ces organisations. Ce sont des liens professionnels qui les lient au même titre que dans les entreprises.
Je vous dis tout cela pour vous dire mon opinion sur un débat récurrent dans notre pays concernant les arguments de certains politiques pour justifier ce qu’on appelle « la transhumance politique ». Un leader politique n’est que le chef de l’organisation. On n’a pas besoin de lien affectif avec lui pour militer dans le parti. On n’est pas obligé de se fréquenter en dehors de nos activités politiques. C’est exactement comme dans l’entreprise, nos chefs hiérarchiques ne sont pas là pour s’impliquer dans nos vies personnelles. Ce sont les statuts et règlements intérieurs qui régissent le fonctionnement du parti. Le parti se finance grâce aux cotisations de ses membres et autres dons et legs. Il n’est donc pas une caisse d’assurance sociale pour ses membres. Ce sont ces derniers qui contribuent pour financer ses activités. Or, en Guinée, on veut que ce soit le parti qui s’occupe de régler les problèmes courants de ses adhérents. C’est encore plus étonnant que cela vienne de certains responsables du parti.
La démocratie a du chemin à faire dans nos pays, parce qu’au fond ceux qui prétendent se battre pour ses idéaux n’y croient pas. C’est la trahison des élites.
La garantie des droits et libertés, la sécurité des biens et des personnes et le bien-être matériel n’ont pas été obtenus en Occident par un de baguette magique. Les concepts de démocratie et d’Etat de droit sont des idées philosophiques des grands penseurs des siècles passés. Des hommes et des femmes sont morts pour que ces idées soient appliquées dans leurs pays. Certains ont abandonné bonne position sociale et fortune pour s’engager dans cette lutte. Ils ont cru.
C’est vraiment une affaire sérieuse qui nous dépasse. Les enjeux sont si importants que notre petit confort personnel ne doit pas peser lourd face aux intérêts de la collectivité nationale.