Contre La sansure

Peut-on avoir la tête haute lorsqu’on a la main toujours tendue ?

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Le ministre des Affaires Étrangères, encore lui, trop content d’être là où ce n’est pas son mérite qui l’a conduit, il ne peut se prévaloir d’être légitime, n’ayant pas reçu un mandat du peuple, son mentor moulé dans le coup d’Etat, ne manque aucune occasion de faire son numéro de chauvin.

En réalité, l’après-ministère trouble son sommeil, parce qu’il sait que d’une manière ou d’une autre, il s’en ira. Puisqu’il en doute, emmuré dans ses certitudes, à chaque piqûre de rappel surtout des partenaires qui ne se laissent pas ébranler par ses intimidations, il s’emporte et tente des répliques démagogiques. Ce n’est pas en ne disant rien qu’il s’en tirera, à bon compte ou qu’il peut se donner bonne conscience.

Épidermiquement, Il oppose ses états d’âme et peurs personnelles à tout appel à un retour à l’ordre constitutionnel donc au respect des engagements librement souscrits par la junte et sans cesse aussi proclamés par elle. L’homme qui a tant espéré être ministre peu en importe la manière et le moment croit pouvoir arrêter le temps, hypnotiser le peuple pour qu’il renonce à élire ses dirigeants, bref, la Guinée doit rester suspendue à sa volonté partagée avec d’autres de confisquer le pouvoir. Motus et bouche cousue pour tout le monde pour que le ministre ne perde pas le flegme diplomatique. En a-t-il jamais eu, en territoire inconnu dans un milieu qui n’est pas à sa portée ?

En attendant que les Guinéens, comme ils en ont pris l’habitude ces dernières années, n’obtiennent de tous les usurpateurs qu’ils débarrassent le plancher, les partenaires, donnent de la voix. Ils sont dans rôle et ça n’a pas commencé maintenant. Eux que Morissanda, dans son déni de la réalité et l’art consommé de la diversion s’est toujours flatté d’avoir dans sa poche, montrent qu’ils sont ouverts au dialogue voire à la coopération avec des putschistes , mais ils ne vont pas aller jusqu’à la compromission parce qu’ils ne peuvent renoncer à leurs valeurs pour les beaux yeux de quelqu’un.

Le ministre Morissanda qui n’est pas si fou du Roi que ça essaie d’un côté de remercier les partenaires pour leur précieuse aide et de l’autre fait mine d’oublier que ce n’est pas sans certaines exigences comme l’Etat de Droit et la Démocratie qui signifient la fin du désordre et de l’arbitraire qui lui profitent. Il n’est pas né ministre, mais, ne voudrait plus jamais quitter son maroquin ministériel. Même s’il voit de plus en plus la fin venir. Il y a des signes qui ne trompent pas.

Alors, a commencé une vie d’angoisse, celle d’être évincé, lui, à tout moment, soit, par les tempêtes qui s’annoncent soit par un acte d’un homme dont le pouvoir ne repose sur rien de solide et de durable. Le secret espoir est de ne jamais quitter aux affaires, si non bonjour les ennuis dans un monde où l’impunité ne peut être garanti pour personne. Or, beaucoup comme Morissanda Kouuyaté sont allés trop loin pour espérer se faire pardonner surtout que le régime auquel il appartient clame que chacun doit s’expliquer de ses actes et de ses choix , n’importe comment, à la limite de l’exécution sommaire et de la justice populaire, aveugle et émotionnelle.
Les partis politiques, les citoyens, les amis et partenaires de la Guinée sont en odeur de sainteté auprès du régime militaire et de ses serviteurs tant qu’ils n’abordent pas la question taboue et litigieuse de l’organisation des élections dans le temps imparti afin que d’autres investis des suffrages populaires prennent leurs places acquises par la force, qu’ils veulent garder par tous les moyens en trichant avec le temps, en rusant avec le peuple en violation de leur serment et dans une logique de gel démocratique.

Les élections ne sont pas une option comme veut le faire croire un ministre reconnu pour son zèle, c’est une exigence dans un monde fatigué des crises provoquées par l’appétit du pouvoir et les dérives dictatoriales des nouveaux prophètes et de leurs disciplines qui n’ont pas de fierté lorsqu’il s’agit de recevoir l’argent mais en manifestent bruyamment dès qu’il leur est demandé de se conformer au Droit et à l’ordre constitutionnel et démocratique. Voilà, la source de toutes les contradictions et de tous les conflits qu’on veut noyer dans des sautes d’humeur et un souverainisme douteux et malsain.
Les masques sont tombés ! Définitivement…

Fodé Sylla

in. https://www.lerevelateur224.com/2024/05/10/peut-on-avoir-la-tete-haute-lorsquon-a-la-main-toujours-tendue/

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