Présidentielle américaine : devin des élections, un historien prédit la victoire de Kamala Harris

Allan Lichtman, professeur d’histoire, pronostique une victoire de Kamala Harris face à Donald Trump lors de l’élection présidentielle du 5 novembre. L’Américain a mis au point une méthode prédictive qui lui a permis de déterminer avec précision le résultat de neuf des dix dernières élections présidentielles américaines.
Il l’assure : Kamala Harris va gagner l’élection américaine de novembre, prédit l’historien Allan Lichtman grâce à sa méthode des « 13 clés ».
Dans sa maison de Bethesda, en banlieue de Washington, il décrit pour l’AFP ce procédé qui lui permet d’annoncer à l’avance, tous les quatre ans, le grand vainqueur de l’élection présidentielle américaine.
Une méthode qui semble avoir fait ses preuves. Depuis l’élection de 1984, le professeur d’histoire à l’American University de Washington a presque toujours correctement prédit le vainqueur.
Seule ombre au tableau, sa méthode des « 13 clés » a donné le démocrate Al Gore vainqueur face à George W. Bush en 2000. Après des résultats controversés, c’est le pourtant le républicain qui est finalement élu, à la suite d’une décision de la Cour suprême.
Excluant les sondages d’opinion, ses prédictions sont basées sur une série d’affirmations sur l’administration au pouvoir, soit aujourd’hui celle de Joe Biden et de sa vice-présidente Kamala Harris.
« Changement politique majeur »
Si au moins six de ces affirmations – soit les « clés » – sont fausses, l’élection reviendra à l’adversaire, en l’occurrence le candidat républicain Donald Trump.
Par exemple, l’une des « clés » pour que le parti du président sortant gagne l’élection est qu’il ait remporté des sièges à la dernière élection de mi-mandat.
Mais les démocrates ont perdu le contrôle de la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat de 2022 : cette « clé » est donc considérée comme « fausse » et fait pencher la balance en faveur de Donald Trump.
D’autres « clés » joue en faveur de la candidature du républicain : le retrait de Joe Biden pour sa vice-présidente Kamala Harris fait perdre au démocrate celle du président « en exercice », un avantage qu’Allan Lichtman juge essentiel.
Malgré l’optimisme généré par la candidature de Kamala Harris dans son parti, l’historien indique qu’elle ne remplit pas les conditions d’une autre « clé », à savoir celle d’être un « candidat charismatique », qui ne se présente qu' »une fois par génération », comme Ronald Reagan ou Franklin Roosevelt.
Des points qui vont pour Donald Trump donc, mais pour les autres « clés », c’est bien Kamala Harris qui l’emporte.
Par exemple, les grandes lois sur l’environnement ou les infrastructures sous l’administration Biden cochent la case du « changement politique majeur » initié par le candidat actuellement au pouvoir.
Absence de scandale
La vice-présidente gagne également des points grâce à l’absence de scandale majeur durant le dernier mandat, ou encore sur le fait que le candidat indépendant Robert Kennedy Jr. ne soit plus en course.
Après quelques calculs, seulement trois « clés » tombent dans l’escarcelle du républicain. Pour gagner, selon la méthode prédictive d’Allan Lichtman, il lui en faudrait six.
Kamala Harris pourrait s’offrir une « clé » supplémentaire sur la politique internationale, si l’administration Biden réussissait à conclure un cessez-le-feu et la libération des otages à Gaza.
« Je n’aime pas spéculer, car le diable se cache dans les détails, mais cela pourrait être perçu comme un grand succès« , explique Allan Lichtman.
Mais ces « 13 clés » ne sont-elles pas de nature spéculative ? Par exemple, comment définir ce qu’est un « dirigeant charismatique » ?
« Depuis 40 ans »
« Je fais cela depuis 40 ans. Je crois avoir entendu toutes les questions imaginables« , répond-il. « ‘Vos clés ne sont-elles pas subjectives ?’ J’ai évidemment une réponse à cela, elles ne le sont pas, elles sont fondées sur un jugement. »