Contre La sansure

Rupture d’essence dans les stations-service : situation involontaire ou provoquée ?

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Alors que la population guinéenne se plaint depuis plusieurs mois de la mauvaise qualité des produits pétroliers qui lui sont servis dans les stations-services du pays, une autre triste réalité vient s’ajouter à sa souffrance : la rupture des stocks d’essence dans le pays. Cette situation malheureuse fait revivre le triste souvenir des mois qui ont suivi l’incendie du dépôt des hydrocarbures en décembre 2023, où le carburant était devenu de l’or en Guinée.

Depuis plusieurs jours, les Guinéens, notamment de l’intérieur du pays se plaignent du manque d’essence à la pompe. Plus les jours passent, la situation devenait de plus en plus inquiétante. Mais la Société Nationale des Pétroles (SONAP), a profité de la célébration de Noël pour rassurer la population.

« La SONAP informe et rassure les consommateurs qu’il n’y a ni rupture, ni pénurie de produits pétroliers en République de Guinée. L’approvisionnement et la distribution se poursuivent normalement. Soyez rassurés, ne cédez pas à la spéculation ni à la désinformation. »

Ce message ci-dessus, a été posté sur la page officielle de la Société Nationale des Pétroles il y a juste 5 jours. Malheureusement, la réalité semble démontrer que s’il y a désinformation, cela viendrait plutôt de la SONAP elle même, car la crise est désormais constatée dans tout le pays et la société se voit obligée de la reconnaître finalement.

« En raison des intempéries, le bateau d’essence pour l’approvisionnement de la SONAP, n’est pas arrivé hier nuit. Il est retardé de quelques heures. En conséquence, il n’y aura pas de chargement d’essence dans la journée de ce lundi 30 décembre 2024. Seuls les usagers utilisant les véhicules à gasoil devraient se rendre dans les stations-service, afin de laisser la circulation fluide. La SONAP est désolée pour les désagréments associés et vous remercie pour votre compréhension. » a écrit ce matin la société dans un autre post sur sa page Facebook.

Si la SONAP a refusé d’admettre dans son premier communiqué « la rupture ou la pénurie d’essence dans les stations », son argument de ce matin ne semble pas n’ont plus rassurer la population. D’où la question : le bateau qui devrait accoster dans la nuit du dimanche à ce lundi, pouvait-il commencer la livraison ce matin pour servir tout le pays sur 245.857 km² en quelques heures ? N’est-ce pas une autre preuve que les autorités de la transition ont épousé la désinformation pour manipuler l’opinion face aux tristes réalités auxquelles les populations sont confrontées ?

Par ailleurs, vu le climat d’incertitude qui règne actuellement dans le pays en raison de la fin du délai légal de la transition le 31 décembre 2024, une autre interrogation se pose sur cette rupture de carburant dans les stations-service : Est-ce que le motif évoqué par la SONAP est la vraie raison, ou il s’agirait plutôt d’une mesure savamment montée par les autorités pour limiter les déplacements des populations, si on ne peut les interdire de se déplacer comme il en est le cas actuellement pour les militaires depuis quelques jours ?

Dans tous les cas, le déplacement des citoyens est très affecté en ce moment en raison de l’immobilisation de plusieurs engins dans toutes les localités du pays pour manque de carburant. Les quelques rares personnes courageuses qui passent par tous les moyens pour s’approvisionner dans le marché noir, sont obligées de débourser entre 20.000 et 30.000 francs guinéens soit 1.453 à 2.179 FCFA pour un litre d’essence dans plusieurs localités du pays. Alors que le prix officiel de ces produits pétroliers est de 12.000 GNF soit 871 FCFA, un prix qui est également supérieur à ceux de la plupart des pays de la sous-région ouest-africaine.

Cette rupture d’essence commence déjà à impacter sérieusement le coût du transport notamment pour les motos taxis qui sont les plus prisés dans les déplacements urbains, mais aussi la mobilité des communautés villageoises qui représentent près de 70 % de la population et pour lesquelles les motos jouent un rôle vital.

De telle situation était devenue un lointain souvenir dans la vie des Guinéens avant le 5 septembre 2021. Même les pays de la sous-région qui n’ont pas de port, ne sont jamais confrontés à une telle difficulté dans l’approvisionnement des produits pétroliers.

Le carburant serait-il devenu une denrée qui se distribue au goût de sa majesté le nouvel Bokassa de la Guinée ou faut-il parler de la mauvaise gestion de la SONAP depuis l’avènement du CNRD au pouvoir ?

Pourtant, on ne connaissait ça par le passé.

Malgré, ils disent que la « refondation » est en marche. Une marche arrière ou en avant ?

Aux guinéens de constater🚶😥

 

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