Bonjour, la galère !
La galère appelle la galère, tel est le refrain que pourraient reprendre en chœur tous les Guinéens désargentés et déboussolés, aujourd’hui. Plus personne n’a le cœur à la fête avec la cure d’austérité qui touche la majorité des citoyens. Les jours se suivent et se ressemblent, tristes et angoissants.
Une oligarchie qui s’est créée très rapidement après la promesse solennelle de mettre fin au régime des privilèges et de supprimer le statut d’enfants gâtés de la République fait la pluie et le beau temps. Le fossé entre décideurs riches et populations pauvres n’a jamais été aussi grand. Ni redistribution ni générosité. On amasse et épargne pour soi, les siens aussi. A chacun, son tour, de se servir et de sévir. On prône la vertu, on ne dédaigne pas le vice. A chacun de se débrouiller pour ne pas crever de faim et mourir avant l’heure.
Quand certains cherchent le quotidien, d’autres pensent à assurer leurs arrières pour demain afin de ne jamais avoir à souffrir encore du besoin et de l’envie. Ce n’est pas chaque fois que la chance tape à la porte surtout quand c’est le hasard qui en est la seule explication, le seul chemin. Le pire, ce n’est pas tant de profiter de la situation de fait que de tout faire pour qu’elle perdure. On oublie qu’à force de vouloir trop gagner, on perd tout. Un autre a prévenu qu’il vaut mieux partir un peu plus tôt qu’un peu trop tard.
En tout cas, aussi certain qu’on mourra, aussi sûr on partira de ses fonctions, de la vie, elle-même. C’est une loi de la nature et de l’ordre de la fatalité. Alors, il faut profiter sans trop s’attarder, courir aussi vite que l’on peut pour ne pas être rattrapé par l’infortune qui vient du désir d’éternité et du sentiment de puissance absolue.
C’est toujours dommage après avoir été très haut de tomber bas, de se faire traîner dans la boue et de se laisser crucifier.
Ventre vide n’a point d’oreille, un peuple qui souffre le martyr, n’a point de conscience, de patience ni de retenue. Un peuple meurtri n’a plus qu’une obsession: se rendre justice, n’importe comment. Tant pis pour les conséquences!
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