Contre La sansure

Doumbouya veut 27 autres mois de pouvoir. Des forces politiques et des commentateurs expriment leur opposition

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Dans un café de Conakry, un acteur des forces vives commente l’accord entre la CEDEAO et les autorités guinéennes pour un chronogramme de 24 mois : »Notre colonel a oublié qu’il a pris le pouvoir par la force, mais avec un soutien populaire qui lui a donné une légitimé en raison de son discours du 5 septembre. Mais aujourd’hui, il est plus impopulaire qu’Alpha Condé et les gens veulent un changement profond… nous voulons des élections et il est possible de les faire au plus tard en juin 2024, plutôt qu’en décembre ou janvier 2025 comme le voudraient les membres du CNRD« .

Pour lui, « si vous prenez le plan de ce chronogramme, il y a des activités qui peuvent être regroupées et des délais compressés pour pouvoir faire tout ça entre 18 mois et 20 mois. Par la voie de son porte-parole, Ousmane Gaoual Diallo, le gouvernement a informé que le déroulé du chronogramme de 36 mois de la transition a commencé. Avec la CEDEAO, leurs techniciens ont adapté ça sur 24 mois. Maintenant, à notre tout de faire des propositions pour que la date de commencement de cette transition soit mai ou juillet 2022 comme vous l’avez écrit dans votre site, plutôt que janvier 2023 comme l’a annoncé Doumbouya. Je suis d’accord avec vos arguments« .

Notre confrères mosaiqueguinee a recueilli les propos des leaders du RRD Abdoulaye Kourouma, du BOC de Dr Ibrahima Sory Diallo et de l’UDRG, Bah Oury.

De l’avis de Abdoulaye Kourouma, « nous sommes en train de nous concerter par rapport à la position de la classe politique. Bien entendu que nous n’avons pas été associés avec la commission technique, mais il y a un rapport de la classe politique au niveau de la commission technique qui sera défendu à la conférence des présidents de la CEDEAO. On avait proposé 15 mois plus ce qui est fait déjà. Il faut ne pas que les gens pensent ce qui est fait dans la transition n’est pas à comptabiliser par rapport à la proposition faite. Sinon, ça risque de devenir un mandat, il faut que cela soit clair. C’est un projet qui sera défendu. Ce qui est essentiel, c’est avoir la volonté de discuter avec la communauté internationale et cette volonté de travailler avec elle sur les questions de période« .

Pour Dr Ibrahima Sory Diallo, « il y a un problème d’incompréhension générale sur la durée de la transition. La durée, nous sommes d’accord pour les 24 mois c’était d’ailleurs la proposition de BOC, mais dire que cela débute le 1er janvier 2023, c’est là où il y a problème. On ne pas admettre qu’on mettre en place les institutions de la république, le CNT, le gouvernement et engager certaines réformes dans le pays et dire que la transition doit débuter en 2023 pour prendre fin en 2025, je ne comprends pas cela. Nous demandons au CNRD de ne pas partir vite en besogne »

Quand à Bah Oury, s’adressant sans doute aux dirigeants de l’ANAD, de ses anciens alliés de la CORED, du RPG-AEC et du FNDC-Politique, « la fin du régime de M. Alpha Condé marque la fin d’un cycle politique, et tous ceux qui sont liés à cela nécessairement risquent de suivre la même voie parce que la mentalité et le système de gouvernance vont totalement changer, dans les années à venir. Donc, pour ceux qui veulent s’inscrire dans une dynamique où la Guinée nouvelle pourra émerger, il faut qu’ils changent de méthode dans leur manière de faire la politique. S’ils ne le font pas, ils vont disparaître parce que le peuple de Guinée aspire à la nouveauté, et à une renaissance politique ».

Mamadou Alpha BAH

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