« La politique, c’est l’art de gérer le réel, la transition guinéenne peut finir en moins de 18 mois… « 

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Au lendemain de la publication des sanctions adoptées par la CEDEAO le 18 février dernier, à Addis-Abeba, lors du dernier sommet extraordinaire des chefs d’États et de délégations des pays membres, Dr. Édouard Zotomou Kpogomou,  président de l’Union des démocrates pour le renouveau et le progrès (UDRP), a estimé que « la transition guinéenne peut finir en moins de 18 mois si on respecte l’esprit de la transition« .

Il a souligné que : « nous sommes très constants dans ce que nous disons » et rappelé que : « on avait dit, dès le départ, que nous n’avons aucun intérêt de nous engager dans un bras de fer avec la CEDEAO. Et c’est ce qui est en train de se concrétiser. Quand il y a des signes de morosité qui apparaissent, ce n’est pas une indication que les gens ne peuvent pas prendre une position radicale. Toute sanction contre le CNRD et son gouvernement, est d’abord une mesure contre le pays ».

Alors que de nombreux acteurs sociopolitiques applaudissent les sanctions de la CEDEAO, le président de l’UDRP indique que « l’arrêt de certaines activités vont faire perdurer une crise et vont créer beaucoup de chaos à l’intérieur. Nous n’avons aucun intérêt à engager un bras de fer avec la CEDEAO. Ce qu’on aurait dû faire, c’était de s’aligner dans ce que la CEDEAO avait recommandé pour être en harmonie avec les uns et les autres, ici d’abord en interne et avec la position de la CEDEAO qui n’est pas nouvelle ».

il explique : « maintenant là, c’est comme si on cherchait à se cacher derrière des arguments qui ne tiennent pas. Quand les gens projettent une manifestation, et vous venez brandir des choses, c’est comme si vous voulez faire perdurer la crise. Sinon, quand votre enfant pleure, vous devez chercher à savoir pourquoi il pleure et trouver des solutions au lieu de le blâmer. Ça ne fait plaisir à personne qu’on dise qu’il y a des mesures restrictives contre les dirigeants ».

Poursuivant, et fait constater que : « à moins qu’on veuille faire le récalcitrant, sinon, ces sanctions peuvent faire mal au pays, mais pas au gouvernement (…) si les dirigeants ne peuvent pas sortir, comment voulez-vous que la transition marche ? Nous disons qu’il faut être pragmatique. Nous avons toujours dit, la politique, c’est l’art de gérer le réel« .

Pour un analyste politique, « on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Les sanctions seront progressives et vont toucher plus de monde. Des pays comme la Russie, l’Iran souffrent des sanctions occidentales qui, lorsqu’elles seront appliquées à la Guinée vont mettre le régime à genoux. Souhaitons que cette situation n’arrive pas et surtout, qu’avant le 9 mars, on trouve un terrain d’entente les Forces vives et les autorités gouvernementales, qui ont oublié qu’elles sont issues d’un coup d’État…« .

Brehim Ould MAHMOUD 

N.B., L’essentiel des propos de Dr. Kpogomou ont été rassemblés par notre confrère mosaiqueguinee.com

 

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