Contre La sansure

Transition : Colonel Doumbouya doit éviter les ‘‘errements’’ de Dadis

0

La situation sociopolitique guinéenne s’enlise davantage. Les Forces vives de Guinée n’entendent pas renoncer à la manifestation prévue ce jeudi tandis que les autorités menacent de sévir. Le scénario actuel est risqué et ressemble à celui de 2009 sous le CNDD. Colonel Mamadi Doumbouya saura-t-il éviter les ‘‘errements’’ de capitaine Dadis.

A la prise du pouvoir, le 5 septembre 2021, le tombeur d’Alpha Condé avait invoqué ‘‘l’instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens, l’irrespect des principes démocratiques’’, pour justifier son putsch.

Ce discours ‘‘prometteur’’ avait suscité une lueur d’espoir chez beaucoup de Guinéens qui voyaient en l’homme ‘’un sauveur’’. L’engouement s’est vite estompé laissant place à une crise de confiance.

Jusque-là silencieux, les principaux acteurs sociopolitiques sortent de leur gong pour dénoncer la conduite unilatérale de la transition. D’abord le FNDC exige la publication de la liste des membres du CNRD. Qu’est-ce qui explique ce refus alors qu’en 2008, le CNDD dirigé par capitaine Moussa Dadis Camara l’avait fait ? A cela s’ajoute la non-déclaration des biens par les membres du gouvernement actuel alors que colonel Mamadi Doumbouya avait promis la transparence.

Les dérives de la junte

Les premières manifestations, le 28 juillet 2022, sont réprimées dans le sang faisant 2 morts par balles. Depuis cette date à nos jours, au moins 15 personnes ont été tuées. La junte dévoile enfin son vrai visage.

Dans sa volonté d’étouffer tout mouvement de contestation, le CNRD interdit les manifestations sur les voies et places publiques. Il s’en est suivi la dissolution du Fndc.

Ensuite, vint le cadre du dialogue. Les acteurs sociopolitiques crient à la violation de la Charte de la transition notamment l’article 77 qui dispose que le cadre de dialogue sera fixé en commun encore avec les forces vives du pays. La junte passe outre les recommandations de la CEDEAO pour organiser un dialogue sans les principaux partis politiques.

L’ANAD, le FNDC-politique et le RPG arc-en-ciel et ses alliés se formalisent pour créer les Forces vives comme ce fut le cas en 2009. Elles appellent à une manifestation ce jeudi pour exiger l’ouverture d’un dialogue inclusif présidé par l’organisation sous-régionale. Les autorités de la transition n’en veulent pas alors que les politiques sont décidés à en découdre.

Un piège pour le colonel

La situation politique actuelle du pays est délétère. Elle rappelle celle de 2009 sous le CNDD. L’entêtement ou le refus du capitaine Moussa Dadis Camara d’écouter les Forces vives avait conduit au massacre du 28 septembre. Colonel Doumbouya doit s’en inspirer pour tirer les leçons du passé. Car, il sera le seul responsable devant l’histoire comme c’est le cas actuel pour Dadis.

Mamadou Saïdou DIALLO

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

× Comment puis-je vous aider ?